Géographie complète et universelle. Tome 4

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AFRIQUE. — ÉGYPTE. 155 de verdure ; ce font des bosquets touffus, des berceaux de vigne et des massifs d'orangers et de citronniers; on ne s'y promène point, mais on y repose dans des kiosques couverts en treillage et l'on y fume du tabac aromatisé. Le Caire étant traversé par des canaux qui n'ont qu'environ 10 à 11 mètres de largeur, on y compte 20 à 22 ponts; mais ils sont tous d'une seule arche et n'ont rien de remarquable. La capitale de l'Egypte n'est point au bord du Nil, mais à environ 800 mètres de la rive droite de ce fleuve. Son sol est à 13 mètres au-dessus du niveau de la mer. Elle est bâtie au pied et sur les derniers mamelons des monts appelés Djebel-Mokattam, et va toujours en s'élevant jusqu'à la citadelle. Sa circonférence est de 25,000 mètres, sans y comprendre Boulak et le Vieux-Caire. Sa population, que le gouvernement ignore ou ne fait point connaître, a été estimée de différentes manières, suivant les auteurs; M. Jomard la porte .à 260,000 âmes, le général Minutoli et M. Clot-Bey a 300,000, et M. Rifaut1 à 450,000. En prenant le terme moyen de ces évaluations, on a pour résultat 336,000 individus, il est vrai que cette population est variable, et qu'à l'époque de son passage la caravane de la Mekke y fait affluer plus de 30,000 personnes. Outre un grand nombre d'écoles particulières annexées aux fondations pieuses, telles que les mosquées, les fontaines, les citernes, le Caire compte plusieurs édifices consacrés à l'enseignement L'une des plus importantes écoles est celle de Médecine, établie dans le ci-devant collège de Casr-el-Aïn, situé entre le Vieux-Caire et Boulak, aux portes de la capitale. Les bâtiments qu'elle occupe s'élèvent sur l'emplacement même de la ferme dite d'Ibrahïm Bey, où les Français, à l'époque de la conquête, avaient établi leur hôpital militaire. C'est un des beaux édifices qui bordent la rive orientale du Nil; 300 élèves y reçoivent l'instruction. Amphithéâtres, laboratoires de chimie, cabinets de physique et d'histoire naturelle, rien ne manque à cet établissement. Une école vétérinaire a été fondée à Choubrah, non loin du Caire, sous la direction de M. Hamont, élève de l'école d'Alfort; on y entretient 120 élèves. Un hôpital de 1,000 à 1,500 malades réuni à cette école en augmente les moyens d'instruction. Nous ne devons point oublier de mentionner parmi les autres établissements utiles l'Hospice civil, destiné à recevoir les malades indigents des deux sexes, c'est un joli édifice qui se fait remarquer sur la place de l'Ezbékiéh. Une Ecole d'accouchement pour les sages-femmes, où Ton donne 1

Tableau do l'Egypte, de la Nubie et des lieux circonvoisins. Paris, 1830.


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