Géographie complète et universelle. Tome 4

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LIVRE QUATRE-VINGT-QUATRIÈME.

nombre d'ouvrages arabes persans et turcs; mais, à l'exception de ceux qui traitent des premiers éléments du langage, ces ouvrages appartiennent presque tous aux arts et aux sciences de l'Europe, particulièrement pour ce qui concerne l'art militaire. Lorsque ces premiers besoins matériels seront satisfaits, le gouvernement égyptien multipliera sans doute par la voie de l'impression les anciens traités historiques et géographiques des Arabes et des Persans qui constituent en grande partie la littérature nationale. Cette ville, qui fut incendiée en 1799 pendant le siége du Caire par les Français, a été restaurée par les soins de Méhémet-Ali ; peuplée de 17 à 18,000 habitants, elle est considérée comme un faubourg du Caire. Elle s'étend le long du rivage du fleuve, et présente tout le tumulte et la confusion du commerce. C'est dans le port du Vieux-Caire que s'arrêtent les vaisseaux venant de la Haute-Egypte. Quelques-uns des beys et des principaux habitants du Caire y ont des espèces de maisons de campagne, dans lesquelles ils se retirent lors de la plus haute crue du Nil. Le Vieux-Caire, que les Arabes nomment Fostat ou Masr-el-Atik, paraît correspondre à l'ancienne Babylone. Un vieux couvent copte dans lequel les catholiques européens vont remplir les devoirs de leur religion, occupe, selon les,Coptes, remplacement d'un des endroits où se reposa la Vierge lors de la fuite en Egypte. Ce que cette ville renferme de plus curieux, ce sont les greniers dits de Joseph, Ce sont, dit un voyageur français, des cours carrées dont les murs en briques ont 5 mètres de hauteur. Ces cours renferment des tas de blé d'une hauteur prodigieuse : on croit voir des montagnes recouvertes avec des nattes. Les greniers sont au nombre de sept, et ferment avec des serrures en bois, sur lesquelles est un cachet de limon du Nil empreint du sceau du divan. Entre Boulak et le Vieux-Caire, s'étend le Nouveau-Caire, appelé avec emphase par les Orientaux le Grand-Caire, et dont le nom êl-Kâhirah signifie le Victorieux. Cette ville, éloignée du Nil d'environ un quart de myriamètre, s'étend vers les montagnes à l'est, à peu près de 5 kilomètres. Elle est environnée, mais point complétement, d'un mur de pierre surmonté de beaux créneaux, et fortifiée, à la distance de chaque centaine de pas, de superbes tours rondes et carrées. Il y a trois ou quatre belles portes qui ont été bâties par les Mamelouks : au milieu de la simplicité de leur architecture, on est frappé d'un certain air de grandeur et de magnificence. Le Caire fut construit, selon Abdêl-Raschyd, l'an 3G0 de l'hégire (970 de l'ère vulgaire), par le calife Almansour (êl-Moèz-le-Dym-illah-êbn-êl-Manssour),


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