Géographie complète et universelle. Tome 4

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AFRIQUE. — ÉGYPTE.

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vraie vipère des anciens. Les autres animaux sont la tortue, appelée trionyx d'Egypte, le tupinambis du Nil, que les anciens connaissaient, et dont les écailles paraissent être marbrées de vert et de noir-, le tupinambis des sables (tupi ambis arenarius), dont les écailles rondes sont d'un brun clair, avec des taches d'un jaune verdàtre; la grenouille ponctuée, le caméléon trapu, le gecko annulaire et l'eryx de la Thébaïde. On trouve dans le Nil plusieurs mollusques remarquables par la forme ou l'éclat de leurs coquilles, telles sont Viridina nilotica, Vanondonta rubens, la cyrena consobrina, l'unio œgyptiacus et Vanio niloticus, Vampullaria carinata et Vampullaria ovata, la paludina bulimoïdes et la paludina unicolor, enfin la melania fasciolata1. Quant aux mollusques terrestres, nous citerons l'elix irregularis qui s'attache aux plantes épineuses du désert, cl dont la coquille, lorsqu'il meurt, sert d'habitation a des abeilles qui y déposent leur miel : une autre espèce d'hélice (agatina flammata), dont la coquille, longue de deux à trois pouces, est ornée de belles flammes brunes. Les hélices, suivant M. Cailliaud, sont très-abondantes aux environs du Caire; on les porte au marché, et les Grecs en font leur principale nourriture pendant le carême. Le Nil paraît nourrir des poissons singuliers, jusqu'ici inconnus aux naturalistes; le polyptere bichir, décrit par M. Geoffroy-Saint-Hilaire2 en offre un exemple bien remarquable : il est couvert d'écailles pierreuses; ses mâchoires sont garnies d'un rang de dents coniques derrière lesquelles on remarque des dents en velours ; ses nageoires sont pectorales portées sur un bras écailleux allongé ; sa couleur générale est le vert de mer, avec quelques taches noirâtres irrégulicres. Sa longueur totale est de 5 décimètres. Il est carnivore, et sa chair est blanche et savoureuse. On le trouve ordinairement au temps des basses eaux ; mais il est si rare que, malgré le prix élevé qu'il mettait à ceux qu'on lui apportait, M. Geoffroy-Saint-Hilaire n'a pu s'en procurer que trois ou quatre individus. Ce sont encore le cyprinus niloticus, la petite espèce appelée clupea nilotica, le silure électrique (malapterus electricus), qui, malgré la propriété dont il jouit, est mangé par les Arabes, qui se servent aussi de sa graisse comme remède contre quelques maladies ; enfin lepimelodus laticeps au dos violet et au ventre d'un blanc argentin ; et plusieurs autres espèces qu'il serait trop long de citer5. 1

M. Frédéric Cailliaud : Voyage à Méroé, au fleuve Blanc, etc. Paris, 1827. Geoffroy : Annales du Muséum, 1.I, p. 57. 3 M. Geoffroy-Saint-Hilaire : Description de l'Egypte. M. Ed. Rùppell : Beschreibung und Abbildung mehrerer neuer Fische im Nil enldeckt. 1829. 2


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