Géographie complète et universelle. Tome 4

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AFRIQUE-ÉGYPTE. 111 des terres qui, par leur élévation, ou par les moyens qu'offrent les localités de les garantir de l'inondation du fleuve, sont destinées à des plantes qui ont besoin d'arrosemcnts réitérés pendant la végétation. Ces cultures ont lieu principalement sur les bords du Nil, dans la Haute-Egypte, dans le Fayoum et dans la partie la plus basse de l'Egypte, où les deux eaux déjà épuisées du Nil ne suffisent plus à couvrir toutes les terres. Dans la HauteEgypte, ces terrains sont principalement plantés en houque (holcus spicalus), plante de la famille des graminées, que les habitants appellent doura ou douralini, et qui est la nourriture générale du peuple : on en mange le grain tandis qu'il est en lait, après l'avoir fait griller comme le maïs ·, on mâche la canne verte, comme celle du sucre ; la moelle sèche sert d'amadou ; la feuille nourrit le bétail ; la canne remplace le bois pour chauffer le four; du grain on en fait de la farine, et de cette farine des galettes, mais tous ces mets ne flattent guère nos palais européens. La Haute-Egypte nourrit encore, sur ces sortes de terres, la canne à sucre dont la végétation s'accomplit là dans une saison, comme dans le Mazanderan sur les bords de la mer Caspienne : on

y

cultive aussi l'in-

digo, le coton, et dans le voisinage des villes quelques plantes potagères. Le Fayoum se distingue par la culture des rosiers, qui fournissent l'eau de rose recherchée dans tout l'Orient ; on y cultive aussi des plantes potagères, et un peu de riz dans les immenses ravins qui partent d'Ellahoun, au nord de cette province, La partie la plus basse de l'Egypte abonde en riz et en plantes potagères. C'est dans la province de Damiette que vient le riz le plus estimé. La culture de cette graine a été introduite sous les califes, probablement à l'imitation des Indiens. Le doura et le maïs sont encore cultivés dans le Charkieh ou l'ancien Delta oriental, où l'on récolte un peu de cannes à sucre, d'indigo et de coton. Toutes les terres de cette seconde espèce de culture sont divisées par carrés factices, qui sont séparés par de petites digues sur lesquelles est pratiquée une rigole. Toutes ces rigoles communiquent entre elles; l'eau est élevée au moyen d'un balancier muni d'un poids à l'arrière, qui aide à l'ascension du seau suspendu à l'extrémité la plus longue du levier, et qu'un homme, par un léger mouvement, fait descendre; on verse l'eau, au moment de l'ascension, dans un réservoir, d'où elle s'écoule par les rigoles vers le point où l'ouvrier chargé de ce travail dirige son emploi, Le mouvement de ce balancier ne pouvant pas élever l'eau à plus de deux mètres, les cultivateurs sont obligés d'établir autant de bassins et


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