Géographie complète et universelle. Tome 4

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AFRIQUE. — ÉGYPTE.

L'époque de la décroissance du Nil, qui a lieu, année commune, au mois d'octobre, est accompagnée de vents intermittents. Ces vents soufflent du nord, mais avec des intervalles de calme. L'hiver, les vents sont variables ; l'atmosphère, sans nuages, n'oppose aucun obstacle à l'action des rayons solaires, et la végétation, alors dans toute sa force, s'approprie l'eau qui s'évapore ; de sorte que, excepté des rosées assez abondantes et quelques brouillards très-peu fréquents qui ont lieu le matin, rien ne met obstacle à la transparence de l'air. L'approche de l'équinoxe du printemps change la face de la terre ;

le

vent

embrasé du sud commence à souffler, mais il dure rarement plus de trois jours de suite. Dès que ce vent du sud, nommé khamsym en Egypte, samiel en Arabie, et sémoùm dans le désert, commence à souffler, l'atmosphère se trouble : souvent une teinte de pourpre la colore; l'air perd son élasticité; une chaleur sèche et brûlante règne partout, en même temps que des tourbillons, semblables aux émanations d'une fournaise ardente, se succèdent par intervalles. Les vents d'ouest et de nord-ouest qui traversent les déserts en transportent les sables jusqu'en Egypte, malgré les obstacles que leur présente la chaîne libyque. Les sables transportés au delà de cette chaîne descendent dans la vallée du Nil, et rétrécissent de plus en plus la bande de terrains propres a la culture. Amoncelés çà et là par les vents, ils forment des monticules que l'on ne peut comparer qu'aux dunes : aussi ces amas de sable font-ils commencer le désert à peu de distance du fleuve. La saison du khamsym est la seule où l'atmosphère de l'Égypte soit généralement malsaine. C'est alors que se montre dans toute sa puissance redoutable la peste, cette maladie dont la nature et l'origine échappent encore aux recherches de la science médicale. Il nous paraît prouvé que la peste est indigène en Egypte, et non pas apportée d'autres contrées. L'ancienne Egypte n'était pas exempte de ce fléau ; et en général, quelques écrivains modernes ont mal à propos attribué aux anciens une opinion exagérée de la salubrité de l'Égypte. Des passages d'Aretée de Cappadoce prouvent qu'une maladie très-voisine de la peste était regardée comme endémique en Syrie et en Egypte. L'onhthalmie fait les plus grands ravages pendant la saison du débordement, circonstance qui réfute l'opinion de ceux qui attribuent cette maladie à l'effet d'un soleil ardent et des vents brûlants. Comme elle attaque surtout ceux qui dorment en plein air, il est naturel d'en chercher la cause dans les rosées très-abondantes qui tombent pendant la nuit. Le natron, dont le sol


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