Géographie complète et universelle. Tome 4

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AFRIQUE.

dépourvus do véritables ailes, celui d'Afrique est le plus grand et le plus parfait de son genre. Nous réservons pour les descriptions spéciales d'autres recherches qui constateront l'ancien adage : « L'Afrique fournit toujours quelque nouvel animal, » et qui rendront probable l'existence de quelques animaux extraordinaires dont parle toute l'antiquité, mais que la critique moderne, peut-être trop défiante, a relégués dans la sphère des fables. Les désastres et les inconvénients que causent les reptiles venimeux ou voraces ne sont pas particuliers à l'Afrique; toute la zone torride a ses serpents, ses scorpions, ses crocodiles ou les équivalents. Mais les termites n'élèvent nulle part, si ce n'est en Nouvelle-Hollande, autant de bâtisses destructives, et les essaims de sauterelles planent en nuages moins épais sur le plateau de l'Asie que sur celui d'Afrique, où ils servent de nourriture à des tribus entières. L'homme enfin s'offre ici sous un point de vue tout-à-fait extraordinaire. Les Africains paraissent former trois races depuis long-temps distinctes. Les Maures sont une belle race, semblable par la taille, la physionomie, les cheveux, aux nations les mieux constituées de l'Europe et de l'Asie occidentale, seulement brunie par les ardeurs du climat; à cette race appartiennent, selon nous, les Berbères et les Kabyles, et les autres restes des Numides et des Gétules ; elle a beaucoup de rapports avec les Arabes, dont elle a reçu, dans le septième siècle, de nombreuses colonies. On ne saurait considérer comme une race originairement distincte, les Coptes, les Nubiens, les Abyssiniens, peuples probablement nés d'un très-ancien mélange de nations asiatiques et africaines. La seconde race est celle des Nègres, dont le caractère général est connu de tout le monde ; elle occupe tout le centre, tout l'occident, depuis le Sénégal jusqu'au cap Negro ; elle a pénétré en Nubie, en Egypte. La troisième race est celle des Cafres, qui occupe toute la côte orientale, distinguée des Nègres par un angle facial moins obtus, un front bien voûté, un nez élevé ; mais elle s'en rapproche par les lèvres épaisses, les cheveux crépus et presque laineux, et par un teint qui, en variant du brun-jaunâtre au noir clair, semble dépendre du climat. Outre ces grandes races, l'Afrique nous montre des peuplades qui doivent, soit à une origine inconnue, soit à l'influence du climat, un caractère tout-à-fait particulier. Les Hottentots en présentent l'exemple le plus connu-, maïs nous en reconnaîtrons d'autres dans le cours de notre description spéciale. IV.

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