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MESURE
DES
TROIS
PREMIERS
j'ai été difpenfé de réduire chaque côté au niveau de l'une de íes deux extrémités, & de rapporter enfuite à une même hauteur tous ces côtés réduits, un à un, à différens niveaux. J'ai choifi le niveau de Carabourou, par préférence à celui de tout autre Signai ; parce que ce lieu étoit la plusb a f f ede toutes nos ftations, & en même temps un des deux termes de notre première Bafe. Une fimple opération fuffit pour réduire la longueur du degré, prife à la hauteur de
Carabou-
rou, à la vraie longueur, au niveau de la furface de la mer. J'ai fuppofé dans mon calcul, que les trois angles d'un Triangle rectiligne réduits à l'horizon, formoient un autre Triangle rectiligne; ce qui n'eft pas vrai en rigueur mathématique, il faut en dire la raifon, & faire voir qu'il n'y a point d'erreur fenfible à craindre des fuites de cette fuppofition. Réduire un angle à l'horizon, c'eft le réduire à un plan horizontal tangent à la furface de la Terre dans le lieu de l'obfervation. Trois angles obfervés en trois points d'une fphère, & réduits chacun à leur horizon, ou à leur plan tangent, appartiennent à trois plans différens ; ils ne peuvent donc former un Triangle rectiligne, qui eft effentiellement dans un feul plan. Mais íes fommets de ces angles, les trois points par lesquels les trois pians touchent la fphère, font dans la furface de la fphère, & y forment un Triangle fphérique, dont une des propriétés eft que la fomme de íes trois angles eft néceffairement plus grande que deux droits ; auffi dans mes calculs la fomme des trois angles réduits a - t - e l l e prefque toujours excédé 180 degrés. Cet excès a été rarement à trois fecondes, quantité qui pourroit être négligée, puifqu'on n'en peut guère répondre, dans la mefure d'un angle avec un inftrument de