Journal du voyage fait par ordre du Roi à l'Equateur

Page 279

DEGRÉS

DU

MÉRIDIEN.

249

& à les vérifier fur la Toife de fer qui lui fervoit de mefure originale ; mais j'entrevois plufieurs caufes d'erreur, fur lefquelles on étoit alors moins en garde qu'aujourd'hui, & qui peuvent lui avoir fait trouver fa Bafe plus longue qu'elle ne l'eft en effet. Quoique le chaud & le froid ne faffent pas changer, du moins fenfiblement, la longueur des mefures de bois, on n'ignore pas que la féchereffe & l'humidité y p r o duifènt des variations confidérabies, & il feroit très-poffible que dans l'intervalle du temps où M . Picard ajufta & vérifia íes perches fur l'étalon, & celui où ii les appliqua fur le terrein, elles fe fuffent defféchées & raccourcies fenfiblement ; niais voici quelque chofe de moins conjectural. M . Picard nous apprend qu'il fe fervit de quatre bois de pique, chacun de deux toifes, & qu'ils fe joignoient à vis deux à deux, pour former des perches de quatre toifes (Mef. de la Terre, art. III, page 13). J e fuppofe, & on n'en peut douter, que chaque bois de pique, pris feparément, avoit la longueur précife que M . Picard avoit voulu leur donner; mais comme ces bois fe joignoient à vis deux à deux, pour former des mefures de quatre toifes, il eft affez probable qu'en ferrant la vis, les deux bois de pique, de 1 2 pieds chacun, & qui formoient une mefure de 2 4 pieds, fe comprimoient mutuellement ; & que la mefure totale en étoit accourcie. Peut-être trouverat-on à cela plus que de la probabilité, fi l'on fait attention que la vis, qui joignoit les deux bois de pique, fuppofe une monture cylindrique de cuivre en forme de douille, dans laquelle entroit l'extrémité de ce bois, & ma conjecture à cet égard, s'en trouvée conforme à la vérité. J'ai appris que les perches de M. Picard fe font confervées long-temps à, Ll


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.