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MESURE
DES
TROIS
PREMIERS
Prefbyte aperçoit celle des deux images qui еft la plus éloignée de fon œil, & la plus voifine de l'objectif ; le Myope a des apparences toutes oppofées. Si donc il n'y avoit point d'oculaire, la lunette feroit plus courte pour le prefbyte, & plus longue pour le myope. Cependant la théorie nous enfeigne que l'Obfervateur myope ne peut voir diftinctement l'image peinte au foyer de la lunette, fans approcher l'oculaire de cette image, pour augmenter la divergence des rayons, qui, fans cette précaution, réunis trop tôt dans fon œ i l , y rendroient la vifion confufe : & que le prefbyte au contraire doit éloigner l'oculaire de l'image, pour rendre les rayons plus convergens, hâter leur réunion fur la rétine. Or on ne peut approcher l'oculaire du foyer de la lunette fans la raccourcir, ni l'éloigner du même foyer fans la ralonger. La lunette garnie d'un oculaire doit donc être plus courte pour le myope & plus longue pour le prefbyte : & l'expérience y eft conforme. - Ainfi donc, la lunette s'accourcit pour le myope du côté de l'objectif, tandis qu'elle s'alonge du côté de l'oculaire ; & réciproquement pour le prefbyte. Or ces deux variations relatives aux deux différentes vues, croiffent en fens contraire avec la longueur des lunettes, mais la première dans un bien plus grand rapport que la feconde*. D'où il s'enfuit, que fi une lunette de grandeur ordinaire doit être raccourcie pour une vue baffe, le contraire peut & doit arriver dans une fort longue lunette. J'avoue que je n'en ai pas fait l'expérience. Quant à ma dernière remarque fur la diverfité de parallaxe des fils pour un même Obfervateur en différens temps; * Tandis que l'une croît comme la longueur du foyer de l'objectif, l'autre ne croît qu'en raifon fous-doublée, comme la longueur du foyer de l'oculaire.
j'ignore