DEGRÉS DU
MÉRIDIEN.
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La Figure repréfente le rayon vifuel dirigé à l'aftre dont ou obférve la diftance au zénith ; & pour éviter la confufion, l'on n'y'a pas diftingué la lunette du rayon CA, fur lequel elle eft appliquée. Si ce rayon vient à fléchir par fon propre poids, fuivant la courbe CEA;
le limbe, ou pluftot la ligne AB qui le repré-
fente ici, & qui fait un angle droit avec le rayon CA, deviendra d autant plus oblique à l'égard du fil-à-plomb CP, bure CEA
que la cour-
fera fuppofée plus grande. Cette même ligne fera,
par exemple, tranfportée par la flexion du rayon
AB
en
A b. Le fil-à-plomb coupera donc le limbe du Secteur en b, à une plus grande diftance de A que dans fa première fituation A B; & par conféquent il marquera un plus grand nombre de degrés fur le limbe, quoique l'angle ACB,
entre le rayon vifuel
AC & le fil-à-plomb C b, demeure le même. Pour ne pas embrouiller la Figure, on a auffi fuppofé que le point A reftoit le môme après la flexion du rayon. Quoique cette flexion doive le rapprocher du point C, c'eft d'une quantité qui ne fauroit mériter qu'on y faffe la moindre attention , puifqu'elle ne feroit que de1/850de ligne, dans le cas où, la flèche D E de la courbure feroit d'une ligne entière. La courbure du rayon, par la nature de la fufpenfion de notre Secteur, devoit donc augmenter la diftance apparente au zénith: ainfi la flexibilité de l'inftrument, moins folide dans les premières obfervations qu'il ne l'a été depuis, n'a nullement contribué en 1 7 3 9 à nous faire trouver la diftance de l'étoile au zénith de Tarqui moins grande que la véritable. C'eft une réflexion que je communiquai à M . Bouguer en lui écrivant de Tarqui à Quito en 1742,
& en lui propofant mes conjectures,
fur le défaut de nos anciennes obfervations. X