Journal du voyage fait par ordre du Roi à l'Equateur

Page 90

42

I N T R O D U C T I O N

» deux affertions avec deux lettres écrites & fignées par M. BouSeptemb.» guer , qui prouvent que dès le mois de Juillet, deux mois avant » la réception des ordres cités, nous étions uniquement occupés » de la mefure du méridien; que de (on aveu, nous regardions » dès-lors la mefure de l'équateur comme éloignée, & même que » nous doutions déjà fi nous la devions entreprendre? » En vain diroit-on, pour éluder la force de cet argument, » que les ordres du Roi, dont il eft ici queftion, ne font pas » ceux qui nous parvinrent fur Pitchincha au mois de Septembre; » mais ceux qu'avoit reçus M. Godin dès le mois de Mars pré» cédent : je répondrois qu'on ne peut, fans faire violence au » texte, fans changer les dates, & fans bouleverfer l'ordre de » la narration, rapporter au mois de Mars ce qui eft dit clai» rement d'un temps poftérieur à notre fortie de Quito en Août » 1 7 3 7 . Enfin pour couper court à toute réplique, je dis 1737.

a

b

* Je croyoïs que nous pourrions au moins achever cette campagne ( 1737) la mefure des degrés de latitude ; mais après avoir mieux examiné la chofe, je crois que c ' e f t tout c e que nous pourrons faire que de la terminer l'an prochain, & nous ne ferons pas prêts de finir, SI nous entreprenons la mefure de l ' é q u a t e u r , Q u i t o , 24. Juillet 1737. Signé Bouguer. ( Lettre à feu M . du Fay). Mon efpérance de revoir la France vient de renaître par la lettre que M. le Comte de Maurepas m'a fait l'honneur de m'écrire (reçue le 2 3 Septembre 1 7 3 7 ) : nous ignorions que notre ouvrage fe réduisît à ta feule mefure du méridien, en forte que nous agiffions comme SI nous eufffions toujours dû mefurer ENSUITE quelques degrés de l ' é q u a t e u r . Quito, Octobre 1 7 3 7 . Signé Bouguer. (Lettre à feu M . du Fay), b

En voici la preuve. Dans la Relation déjà citée, il eft d i t , page 282, Nous touchions à la fin de 1736 : nous ne pûmes nous mettre

en campagne l'année fuiv. (1737) que très-tard- En effet, ce fut le 14 Août que nous fortîmes de Quito, Donc lorfqu'on lit dans la fuite de la narration, page fuivante 283, Jufque - là tout s'étoit mefure de l'équateur,

préparé

pour

ta

le lecteur doit entendre que tout s etoit préparé pour cette mefure, jufqu'au temps où nous fortîmes de Quito en Août 1737. Cette époque eft encore clairement fixée page fuivante 284, Le parti étant pris de mefurer les degrés méridien, le choix des flations arrêtoit beaucoup : nous fîmes

du nous éle-

ver, M. de la Condamine&m o i , quelques

fignaux

particuliers*

Or

ces fignaux particuliers, c'eft-à-dire, qui ne nous étoient pas communs avec M . Godin, étoient ceux de Pitchincha

& de Schangailli,

&

ils ont été placés, comme je l'ai rapporté, au mois de Septembre 1737. Donc, fuivant le texte du mémoire, ce n'eft qu'au mois de Septembre que le parti fut pris de mefurer les degrés du méridien ; au lieu qu'il eft prouve par la lettre de M . B o u g u e r ,


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.