Journal du voyage fait par ordre du Roi à l'Equateur

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u f a g e , fur-tout en la comparant à celle des premiers degrés « 1 7 3 7 . du méridien, l'une & l'autre mefure étoit entrée dans les « Septemb. premières vues de l'Académie . Il ne s'agit pas ici de balancer « Hift. de l'Ale degré d'utilité de ces deux différentes mefures. C e fujet a « cad. 1735. p. 4 7 . été difcuté par plufieurs de nos plus grands Géomètres, & « en particulier par M . Bouguer même : mais tout ce qu'on « Mémoires de peut dire fur cela n'empêche pas que fi après avoir mefuré « l'Ac. 1736. P. 4 4 3 . trois degrés du méridien, nous en euffions auffi mefuré trois « de l'équateur, conformément à notre premier projet ( c e qui « n'étoit que difficile, mais nullement impoffible), nous neuf- « fions fait un ouvrage utile & unique. Outre la mefure effective « du degré de l'équateur, indépendante de toute hypothèfe, nous « euffions encore eu l'avantage de pouvoir déduire la figure de « la terre & le rapport de fes axes, de nos feules opérations, « fans rien emprunter de perfonne, & au moins auffi exacte- « ment que par la comparaifon du premier degré du méridien « à ceux qui ont été méfurés en France*. Quoi qu'il en foit, « a

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* C'eft: ce que je conclus de la démonftration même de M . Bouguer, dans le mémoire cité page 463. La comparaifon de notre premier degré du méridien au degré de l'équateur nous eut donné le rapport des axes de la terre p r è s , au lieu que la comparaifon du même degré du m é ridien au degré de France ne d o n n e , feelon le même a u t e u r , ce rapport qu'à 1/1224 parties près ( ibid. page 4 5 6 ) . II eft vrai que ma conclufion eft fondée fur deux fuppofitions ; d ' u n e , que nous euffions pu mefurer fous le parallèle de Quito, ou pluftôt de Pitchincha, trois degrés en longitude; au lieu que M . Bouguer ne fonde fon calcul que fur la mefure de deux degrés : l'autre, que nous euffions pû nous affurer de la différence d'heure entre les méridiens des deux obfervateurs, fans commettre plus d'une, feconde de temps d'erreur fur l'arc total; au lieu que M . Bouguer (page 456) fuppofe deux fe-

condes; mais je crois que l'une & l'autre de mes deux fuppofitions eft très-recevable, & en voici la preuve. 1.° Quant à la diftance mefurable, J e fommet de Pitchincha fe voit à 4 , 0 lieues mannes du côté de l'oueft d u haut des montagnes de Cuaquès & de Jama, voifines de la côte (Voy, la carte de la province de Quito). D u même fommet de Pitchincha, j'ai r e l e v é , environ 1 8 lieues à l'Eft, plufieurs pointes de montagnes de l'autre côté de la Cordelière orientale, entr'autres, une montagne nommée Pifambilla, qui p e u t - ê t r e n'eft pas la plus éloignée, ni la plus convenable : voilà donc une diftance d'environ 6 0 lieues matines de l'eft à l'oueft, qui pouvoit être mefurée par le moyen d'un feu fur Pitchincha, 2. Quant à la précifion de cette obfervation, nous avons plufieurs fois reconnu, par expérience, qu'il n'eft pas difficile fous l'équateur de déterminer par plufieurs hauteurs 0

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