Journal du voyage fait par ordre du Roi à l'Equateur

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HISTORIQUE.

tous les ans au Para, pour porter le cacao qu'ils recueillent 1 7 4 3 . dans leurs miffions, en échange duquel ils reçoivent de LifJuillet. bonne tout ce qui leur efl néceffaire. Nous arrivâmes le 2 5 au foir, après quarante-huit heures Yameos. de marche, à la bourgade des Yaméos, nation fauvage nouvellement apprivoifée, dont la langue & la prononciation ne reffemblent à aucune autre. Le 2 6 , je ne trouvai point de fond à 80 braffes, quoique Sonde. je fuffe encore à 8 0 0 lieues de la mer : je paffai le même jour devant les bouches de l'Ucayalé. Son cours de plus de Rivière d'U5 6 0 lieues, la largeur de fon lit, fa direction, qui change cavale. moins que celle du Marañon après leur rencontre mutuelle, donnent lieu de douter lequel de ces deux fleuves reçoit l'autre, & doit lui donner fon nom. Le 2 7 au matin, nous abordâmes à Saint-Joachïm des Omaguas Omaguas. De tous les fauvages qui habitent les bords de l'Amazone, ce font les plus civilifés, malgré leur ufage bizarre de s'applatir le front, la longueur artificielle de leurs oreilles, c]ui leur eft commune avec quelques autres nations, & leur goût fingulier pour leurs prétendus fortilèges & certaines fuperftitions bizarres, dont le détail me mèneroit trop loin. Le 3 1 , je déterminai en longitude & en latitude l'embou- Napo, point chure du Napo, qui fort des montagnes à l'orient de Quito, de longitude. & qui a long-temps paffé pour la fource principale de l'Amazone. Les Portugais font remonter jufqu'à ce confluent, leurs prétentions fur le domaine des bords de ce fleuve ; quoique la borne placée en 1639 par Texeira, fur laquelle ils fe tondent, ait été pofée beaucoup plus bas, à Paraguarï, vis-à-vis de la première bouche de l'Yupura. Le lendemain, premier Août, nous prîmes terre à Pévas, Août. aujourd'hui la dernière miffion efpagnole en defcendant le P é r a s , dernière Miffion fleuve. Le poifon, dont les Sauvages raffemblés en ce lieu, efpagnole. particulièrement les Ticounas, enduifent la pointe de certaines petites flèches de bois de palmier, qu'ils lancent avec le fouffle par le moyen d'une farbacanne, paffe dans le pays pour le plus violent de tous ceux qui fervent au même ufage. On

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