Journal du voyage fait par ordre du Roi à l'Equateur

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HISTORIQUE.

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les mémoires que nous envoyâmes dans le temps, M . Bou1738. guer & moi, fur ce fujet. L e mien, fous la forme d'une lettre Décembre. écrite à feu M. du Fay le 23 Décembre 1 7 3 8 , a été lû Mémoires fur dans nos affemblées par M. de Mairan le 25 Février 1 7 4 1 : l'Attraction. il eft trantcrit fur le regiftre. J e n'en rappellerai ici ni le détail ni le réfultat. Si l'on n'en peut rien tirer d'abfolument décifif en faveur de l'Attraction newtonienne, encore moins en conclurra-t-on rien qui y foit contraire. J e dirai feulement, que nous effuyâmes à Contour-palti, & à l'Arénal où il nous fallut répéter la même opération, plus d'incommodités qu'à Pitchincha, par le froid extrême que nous y reffentîmes, par la neige, fous le poids de laquelle notre tente auroit fuccombé plus d'une fois, fi nous n'enffions été continuellement occupés à fecouer celle qui s'amaffoit fur le toit, & fur-tout par la violence du vent, le plus grand ennemi des obfervations. Nous nous étions impofé la tâche d'obferver toutes les nuits, quand cela feroit poffible, les hauteurs méridiennes de huit étoiles, qui paffoient fucceffivement au méridien à toutes fortes d'heures ; ce qui nous tenoit continuellement alertes. Don Antoine de Ulloa, à peine convalefcent, étoit venu dans l'intention de partager notre travail ; mais il retomba malade peu de jours après fon arrivée, & fut obligé d'abandonner la partie. Une des circonftances particulières à la station que nous fîmes à Contour-palti, ce font les éboulemens fréquens de groffes maffes de neige durcie & incorporée avec le fable, que nous avions d'abord prifes pour des bancs de rochers : elles fe détachoient du fommet de la montagne, & fe précipitaient dans les ravines & dans ces crévaffes profondes, entre deux defquelles notre tente étoit placée ; & nous étions fouvent réveillés par ce bruit, que les échos redoubloient, & qui fembloit encore s'accroître dans le filence de la nuit. M . Bouguer s'étoit déterminé à ne point porter de pendule à Chimboraço : les vibrations de la fienne étoient fort grandes ; il eût été trop difficile de l'affermir & de la régler fous un auffi foible abri qu'une tente, & dans un lieu où les vents déployoient toute leur furie. Je cherchai les moyens

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