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voyer à notre maison d'aliénés de Limoux. Quelle misère, quelle croix ! il faut la supporter comme une autre ! Aidez-nous, ma bien chère fille, nous allons avoir de grandes charges et peu de ressources; j'ai confiance en Dieu et en la bonté de mes chères enfants. Nous créons, pour nos malades et nos infirmes, une maison aussi agréable que possible, à trois lieues de Paris ; l'air, la position, et puis les ressources qu'on en tirera pour le bien de la Congrégation me donnent les plus douces espérances. Adieu, mes bien chères filles, priez pour moi qui suis toute à vous.
LETTRE 754 A LA
SŒUR
e
A L P H O N S E D E LIGUORI
QUÉNIN
Supérieure à M a y o t t e
Sollicitude pour ses filles de Mayotte. Situation inquiétante à Paris, espoir en Dieu seul. La Mère Fondatrice attend des nouvelles de NossiBé. Conséquences de la révolution pour les œuvres. Pensée de la mort, sentiments d'humilité. LA
SAINTE VOLONTÉ DE DIEU. Paris, 12 a o û t 1848.
Ma bien chère fille. Je ne veux pas laisser partir nos saints missionnaires sans vous dire que nous attendons de vos nouvelles avec impatience. Nous craignons que les affaires de la République ne troublent votre repos, qu'on change votre bon gouverneur ; il n'y a rien de stable dans cette vie, et puis vous êtes loin de Bourbon. C'est peut-être un bien. Je crains que cette colonie ne soit en révolution; puis on nous dit qu'on y manque de vivres, que Madagascar ne veut pas en fournir. Pour vous, je pense que le riz ne vous manquera pas, pourvu que vous soyez en paix avec les indigènes, car vous ne pouvez vous fier aux Malgaches. Tâchez d'être bien avec eux.