Recueil des lettres de la Vénérable Anne-Marie Jahouvey. Tome cinquième

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dernière, pas trop foncée, vous nous ferez bien plaisir, et puis nous ferons plaisir à d'autres. Je compte sur ce que vous m'avez promis, vous pourriez me l'envoyer dans une lettre. Adieu, ma bien chère fille.

LETTRE 740

e

A LA M È R E CLOTILDE J A V O U H E Y , A LIMOUX

Espoir d'avoir des orphelines. Le noviciat de Paris donne de grandes espérances. Paris, 15 juillet 1848.

Ma bien chère fille, Recevrez-vous encore cette lettre comme vous le désirez ? j'ai peine à le croire, mais enfin vous en avez reçu une datée du 10 ; il est inutile de vous parler politique, les journaux vous en disent assez. Mais ce qu'ils ne vous diront pas, c'est que nous espérons avoir 150 à 200 orphelines de la guerre, confiées à nos soins par la Ville de Paris. Nous avons offert notre maison de la rue des Postes (1) et celle de Bièvres ; on l'accepte, nous devons cela à la haute protection de Mgr d'Orléans. Il ne faut pas trop s'en réjouir, qui sait s'il n'y aura pas encore quelque catastrophe ! J'ai confiance en Dieu, mais que j'en ai peu dans les hommes ! Notre petit noviciat de Paris va très bien ; j'espère qu'il en sortira de très bonnes religieuses, pieuses, sérieuses, bien élevées ; plusieurs sont destinées à devenir des premières maitresses. Nous en avons déjà placé quelques-unes; en revanche, on voudrait nous en donner plusieurs qui sont comme moi bien grognon. Moi je m'en arrange, mais avec les jeunes, cela se choque souvent. Mon Dieu, quand serons-nous en paradis ! J'attendrais bien encore un peu que j'aie payé mes dettes, je ne voudrais en laisser l'honneur à personne. Adieu. Votre Mère. 1. La c o m m u n a u t é n e s'établit pas rue des Postes.


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