— 42 — siens. On a peur, nous sommes environnés de scélérats; Dieu seul les retient et les empêche d'incendier Paris. Les nouvelles d'aujourd'hui ne seront plus celles de demain. Ne comptons que sur Dieu, prions beaucoup afin d'apaiser sa juste colère; abandonnons-nous tout entières à sa Providence, c'est le seul moyen d'avoir la paix. Écrivez-moi longuement et par toutes les occasions Adieu, priez pour moi qui suis toute à vous. Que mes chères filles ne m'oublient pas au pied de la croix.
LETTRE 727
e
A L A MÈRE O N É S I M E L E F È V R E , A L A
MARTINIQUE
Location d'une maison hors Paris. Affaires temporelles d'une
Sœur.
Paris, 12 juin 1848.
Ma bien chère fille, Vous apprendrez avec plaisir que nous avons une maison pour remplacer celle que nous occupons aujourd'hui rue de Valois ; c'est à deux heures de Paris (1); nous ne conserverons qu'un pied-à-terre à Paris. La maison est convenable pour le noviciat, les jardins sont beaux, la prairie pour trois vaches, l'eau en abondance, une jolie chapelle ; les réparations au compte du propriétaire, le bail pour dix-huit ans, le prix 5.000 francs. C'est une campagne bourgeoise propre à une maison comme la nôtre; nous joignons la maison de M. Récamier qui nous donnera des pensionnaires malades. Allons, ne vous tourmentez pas; le bon Dieu m'a conduite selon sa volonté; ayez confiance, il ne m'a jamais abandonnée. Rassurez ma bonne Sœur L. ; son héritage n'est pas dans mes mains, elle le trouvera intact dans les mains des personnes de sa confiance. Ses lettres m'ont fait bien de la peine; occupons-nous 1. A Bièvres (Seine-et-Oise ; voir lettre 740.