– 364 –
LETTRE 1028 A LA
SŒUR
RÉGIS
e
FLÉCHEL,
A TAHITI
Excuses de la Vénérable. Son grand intérêt pour leur mission. Bien fait pur les Sœurs à Madagascar. Le voyage de Rome en projet. Mgr le Nonce est parti préparer les voies. Prospérité des maisons de France et des noviciats. S'assurer une bonne éternité. LA SAINTE VOLONTÉ DE DIEU. Paris, 28 m a r s 1851.
Ma bien chère fille, Pardonnez à votre pauvre vieille Mère de ne pas vous écrire plus souvent, moi qui parle si souvent de vous et qui serais si heureuse de partager vos travaux et vos peines! Quand je serai morte, Tahiti est la première colonie que je visiterai. Vous n'êtes pas les plus malheureuses ; depuis que vous avez de saints prê tres, que de bien vous pouvez faire ! Que j'aime vos chères enfants ! Vous marchez de pair avec nos chères filles de Mada gascar (1). Elles commencent à faire quelques mariages chré tiens, les Pères Jésuites élèvent les garçons, et nos Sœurs les filles. Nous vous enverrons des compagnes dès que le Ministère le voudra. Nous attendons la tranquillité pour aller à Rome. Notre saint protecteur le Nonce est parti avant, il nous prépare les voies. On n'est pas tranquille en France; cependant j'ai grande confiance que tout tournera à la gloire de Dieu. Nos maisons de France vont très bien ; nous ne pouvons pas fournir assez de sujets, chacun veut en avoir davantage. Nos noviciats sont très nombreux, l'année approchera de la centaine pour les deux, Cluny et Paris ; ce dernier l'emporte en nombre et en capacités. Courage, mes bien chères filles, la vie est courte, l'éternité 1. Il e s t q u e s t i o n ici des petites I l e s . La Grande Terre n'a été o u v e r t e a u x m i s s i o n n a i r e s et aux Européens qu'en 1861.