Recueil des lettres de la Vénérable Anne-Marie Jahouvey. Tome cinquième

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LETTRE 717

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A LA R. MÈRE ROSALIE JAVOUHEY, A CLUNY La situation en France semble un châtiment. Les départs pour les colonies remis en octobre. Retarder la prise d'habit. L A SAINTE VOLONTÉ DE D I E U . Paris, 8 mai

1848.

Mes bien chères et bien aimées filles, Nous partageons votre empressement à savoir les nouvelles, mais les progrès de l'espérance ne se soutiennent pas. En voyant les affaires si mobiles dans leur tendance vers le bien, on ne peut se dissimuler que c'est un châtiment qu'un père fait subir à des enfants mutins qui courent à leur perte et qui n'écoutent personne. Nous avons reçu 2.000 francs ; nous les partageons en quatre parts. Vous aurez 500 francs. Pour vous éviter d'acheter des robes de laine, voulez-vous quatre pièces de cotonne bleue ? Nous vous les enverrons. Nous ne faisons que des robes de cotonne pendant la révolution. Les départs sont remis au mois d'octobre ; ainsi vous pourrez attendre pour la prise d'habit ; cela ferait du bien à celles qui ne sont pas assez formées. On ne ferait qu'une seule retraite en septembre et on donnerait vacances plus tôt dans les maisons où il y a des novices, on les rappellerait à Cluny en juillet. Je laisse tout cela à votre sagesse, consultez vos collaboratrices, les Sœurs Emilienne et Joséphine. Je vais laisser la place pour ma Sœur Marie-Thérèse, j'écris trop mal. Adieu, toute à vous, Sœur Javouhey, qui n'est pas gaie, mais soumise.


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