Recueil des lettres de la Vénérable Anne-Marie Jahouvey. Tome cinquième

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- 334 le d é b u t , il parlait avec une politesse ravissante, il admirait charmante position, etc... Après m'avoir fait dire tout mon bonheur, il m'a demandé si j'avais oublié les engagements pris avec Mgr d'Autun, et puis il pâlissait. Je me suis remise et je lui ai dit que Monseigneur ne pouvait exiger ce qu'il me d e m a n d a i t , qu'il n'en avait pas le droit, ni m o i celui de le faire ; qu'il n'était pas Supérieur Général et que moi je l'étais ; que tout ce qu'il avait demandé était comme n o n a v e n u , etc... (1). Enfin j'ai vu, par ce qu'il m'a dit, qu'il venait exprès pour me faire rentrer dans le devoir. L'affaire de Rully n'était qu'un prétexte. Je voudrais bien aller à Cluny ; que de choses nous aurions a nous dire ! Mais il l'ait trop froid, et puis il faut veiller au grain. Conservez la bonne intelligence avec Rully ; ne faites point de nouvelles maisons. Le Creusot me déplaît, à cause du curé. Je reviens à M. Landriot. Il m'a dit qu'il était envoyé exprès pour me sommer de tenir ma parole. Monseigneur est comme moi dans la main de Dieu pour opérer son œuvre ; vous voyez que les obstacles qu'il nous a suscités n'ont fait que l'agrandir et la perfectionner. Sans cela serions-nous assises comme nous le sommes? Je vous le répète; c'est l'œuvre de Dieu, les hommes sont secondaires. M. Landriot est parti et nous sommes tranquilles ; l'œuvre de Dieu s'accomplira. Il n'a pu comprendre que nous ayons trouvé une maison si belle et si appropriée à nos besoins. Ma bien chère fille, je reçois à l'instant votre lettre qui confirme mes prévisions. Si Monseigneur s'en tient là, j'admire sa sagesse; mais je n'en crois rien. Tenez-vous sur vos gardes, ou plutôt, remettons tout entre les mains de Dieu qui saura bien soutenir son œuvre. Je viens de recevoir des lettres de Bourbon qui annoncent l'arrivée de nos Sœurs et leur placement; mais ces nouvelles sont déjà un peu vieilles. dans

notre

1. La Vénérable Mòre b a s a i t sa réponse si ferme sur un entretien qu'elle a v a i t e u a v e c l e Nonce en 1848. Le Nonce l u i a v a i t d i t alors entre a u t r e s choses : « Rome n e r e c o n n a î t a u c u n évêque Supérieur général de Congré­ g a t i o n d e f e m m e s . » (Vie de la Vénérable Anne-Marie Javouhey, revue par le P. Kieffer, IIe v o l u m e , page 302.)


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