Recueil des lettres de la Vénérable Anne-Marie Jahouvey. Tome cinquième

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— 230 — Paris, 6 m a r s 1830.

Ma bien chère fille, Je viens d'apprendre que le bâtiment qui emporte votre nouveau gouverneur part. Je vous dirai que j'ai eu l'honneur de le recevoir ainsi que M la Gouvernante ; l'un et l'autre m'ont beaucoup plu. Je vous prie de les voir sans retard, je vous ai vivement recommandée, ils feront tout ce qu'il sera possible pour vous aider à faire le bien. On vient de me dire qu'un bateau à vapeur de la Martinique partait pour Cayenne chercher quatre Sœurs pour la Martinique. Je désire que vous en ayez donné; celles qui doivent partir par la Caravane vous les remplaceront. Écrivez-moi de suite pour me dire ce que vous avez fait; si ce sont de celles qui doivent revenir, la Caravane les prendra à la Martinique. Ce sont les difficultés de passages qui nous donnent tous ces embarras ; mais enfin j'espère que tout cela tournera à bien. Vous nous dites que tout ne va pas comme vous le voudriez, qu'on a l'esprit du monde. Hélas ! ma bien chère fille, nous n'avons pas toujours pensé comme aujourd'hui; l'âge mûrit les idées, le bon Dieu permet les fautes, les légèretés dans la jeunesse pour nous humilier dans l'âge mûr. Ne condamnons pas trop facilement, tâchons d'encourager les faibles et de supporter avec patience ce que nous ne pouvons pas corriger. Que jamais notre âme ne soit troublée, conservons la paix à tout prix, nous la donnerons à tout ce qui nous entoure. Je vous écrirai longuement par la Caravane, on dit qu'elle repartira en mai au plus tard. Adieu, toute à vous, priez pour moi. me

LETTRE 898e A LA MÈRE THÉOPHILE MONTET, A ROUEN Remerciements.

La Mère Fondatrice

ne peut lui envoyer

des

Sœurs.


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