Recueil des lettres de la Vénérable Anne-Marie Jahouvey. Tome cinquième

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Vénérable Mère désirerait tenir un Chapitre Général. Écrire Conseils relatifs aux Filles du Saint-Cœur-de-Marie.

souvent.

L A SAINTE VOLONTÉ DE DIEU, Paris, 9 d é c e m b r e 1848.

Ma bien chère et bien aimée fille et amie, Votre lettre m'a fait un plaisir bien doux ; vous m'ouvrez votre cœur tout entier, quelle consolation pour une Mère qui aime ses enfants ! Le bon Dieu vous bénira, je n'en doute pas; déjà il vous comble de ses bienfaits en donnant à votre maison une si douce prospérité. Vous avez de bonnes compagnes ; elles vous aident à porter le joug du Seigneur qui souvent voudrait s'appesantir. Votre santé s'améliore, j'en remercie le bon Dieu. Courage et persévérance, la récompense est au Ciel ! Causons un peu de la maison de Sainte-Lucie. Ma chère fille, ne cherchons pas à entraver l'œuvre de Dieu. Nous avons accepté cette Société naissante (1) sans en prendre la responsabilité ; si elle demande à se réunir à nous, croyant y trouver plus de moyens de faire le bien, je crains que ni les unes ni les autres n'y gagnent. Je voudrais bien être près de vous, seulement un mois, nous nous entendrions beaucoup mieux que par lettres. Monseigneur est votre Supérieur, suivez ses conseils ; il connaît le pays, les couleurs ne font plus rien. Et puis la lettre de votre digne aumônier est bien sage; faites votre possible pour vous rapprocher de son avis. Je me sens portée à partager son opinion sur bien des points, mais je n'ose pas entrer dans les détails. Consultez bien M. Poirier (2) ; dites-lui tout ce que 1. La Société des Filles du Saint-Cœur-de-Marie. (Voir note donnée a u IV v o l u m e des Lettres de la Vénérable Anne-Marie J a v o u h e y , page 303.) 2. M. Poirier n a q u i t à Redon (Ille-et-Vilaine), le 7 octobre 1802. Il fit ses études ecclésiastiques à Saint-Sulpice e t fut p r o m u au sacerdoce l e 8 j u i n 1828. Entré dans la Congrégation des Eudistes e n 1839, il fut e n v o y é à la Trinidad et e m p l o y é a u collège Saint-Georges q u e le P. Bertin v e n a i t de fonder à Port-d'Espagne et que l'intrigue et la m a l i g n i t é firent tomber. Resté à la Trinidad c o m m e v i c a i r e général, l e P. P o i r i e r s'y fit remarquer par son zèle e t son d é v o u e m e n t . En 1858, il fut n o m m é é v ê q u e de Roseau, et si la D o m i n i q u e est aujourd'hui presque tout entière catholique, elle le d oi t à sa piété et à son zèle. Au concile d u Vatican, il prit rang parmi l e s infaillibilistes les plus déclarés et plus d'une fois il l u i arriva de tenir tête e


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