Quelques souvenirs, ou notes fidèles sur mon service au temple

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(67) et nos douleurs et les sentimens qu'elles ne peuvent détruire ; lorsque dans l'abyme de l'infortune nous rencontrons l'envie que nous avons excitée au faite de noire prospérité ; lorsqu'on nous impute à crime de ne pouvoir pas encore haïr cette patrie , toute cruelle qu'elle s'est montrée envers nous, de ne pouvoir pas désirer sa perte après qu'elle nous a perdus , non ce n'est pas volontairement qu'on a pu échanger de si douces et de si paisibles destinées contre un exil si amer et des combats si déchirans. Mais enfin admettons que l'homme , qui voit la maison de son voisin dévorée par les flammes, abandonne volontaire-

ment la sienne , devait il attendre, pour se dérober au feu, que l'embrâsement fît couler ses lambris , et l'engloutit sous leurs ruines? Pourquoi parler au figuré? La flamme de l'incendie n'a-t-elle donc pas couru d'un bout de la France à l'autre? Des provinces entières ne se sont-elles pas trouvées englouties à plusieurs reprises sous un ciel de feu et de fumée ? Celui Ε 2


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