Notes sur les Guyanes française, hollandaise anglaise, et sur les Antilles françaises

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( 42 ) La barrique de charbon, rendue à Demerary, coûte avec la futaille 20 francs; on emploie cette futaille vide pour le sucre, et elle est estimée 10 francs; on fait donc de dépense en combustible pour le sucre 10 francs pour deux barriques de sucre pesant net 3,200 kil., ce qui faisait 31 c. par quintal ; avec cette légère dépense on était certain de ne laisser jamais chômer les ateliers, languir le sucre, voir ses tra vaux sans cesse entravés et dérangés, ce qui arrive avec les moulins à vent. Maintenant l'emploi des machines à vapeur est encore devenu plus avantageux, puisqu'on n'a même plus à faire cette légère dépense de 0 fr. 31 cent, par quintal en combustible, dépense qui pouvait arrêter celui qui ne calculait pas toutes les pertes journalières que lui faisait éprouver l'irrégularité de son moteur. Les moulins à vent ont été partout abandonnés à Demerary; mais il ne faut pas perdre de vue que la position favorable de toutes les sucreries sur ïe bord de la rivière, leur permettait d'avoir de l'eau en abondance, et le combustible sans frais de transport aucun. Les frais de transport pour le combustible ne seraient plus à considérer maintenant, puisqu'avec le nouveau procédé, cette dépense est nulle; mais l'eau est indipensable; placer des machines dans les endroits ou elle manque, est une opération peu sage. II y a telle localité aux Antilles où, par le manque absolu d'eau on ne peut employer de machines à vapeur; d'autres où, ne pouvant disposer que d'une petite quantité d'eau, l'emploi des machines à vapeur à haute pression est seul convenable; d'autres où, ayant de l'eau en abondance, on peut se servir des machines à vapeur à basse pression. Je vis chez M. B un système différent de celui que je connaissais pour l'enlèvement des bagasses. Au lieu de faire descendre par un plan incliné les charriots au pied du moulin; une chaîne sans fin garnie de planchettes, et adaptée au moulin, montait les bagasses en un point situé au-dessus du moulin, où les charriots venaient les recevoir. Les charriots étaient amenés des cases à bagasse au moulin par le ché-


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