La fièvre jaune à la Guyane avant 1902 et l'épidémie de 1902

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LA FIÈVRE J A U N E À LA G U Y A N E A V A N T

1902

après avoir subi a u lazaret d e Larivot les m e s u r e s ordinaires de dés­ infection. A son passage à l'île Royale, il est, par surcroît, tenu e n quarantaine. C e p e n d a n t , l'officier d'administration d u pénitencier, créole blanc de la Martinique, qui habite à proximité d u quai, risque en l'absence de l'autorité sanitaire u n e visite à bord dudit navire. Le Maroni était-il m a l désinfecté? A-t-il, par quelque e m b a r q u e m e n t clandestin d e la dernière heure, c o m p r o m i s le résultat d e sa désinfection? Quelques moustiques infectés avaient-ils, avant le départ d e C a y e n n e , élu domicile à bord et, à leur arrivée a u x îles, assailli et inoculé l'im­ prudent officier d'administration qui s'offrait bénévolement à leurs attaques? C'est ce qu'il est difficile d e dire, les fraudes étant n o n m o i n s fréquentes q u e les moustiques à bord des navires côtiers. Q u o i qu'il en soit, quelques jours après le passage d u Maroni, le. 1 5 m a i , l'officier d'administration fut pris d'une lièvre qui, taxée d'in­ flammatoire, n'inquiéta pas outre m e s u r e . Presque e n m ê m e t e m p s , sa nièce et ses d e u x plantons présen­ tèrent, antérieurement a u 20, des états fébriles plus légers m a i s d e m ê m e nature. Entre t e m p s , o n constata sur des canotiers d u port maints états fébriles suspects. L e 20, le transporté Flor. . ., laveur chez l'officier d'administration, et sans cesse e n contact avec ses deux plantons précités, était à son tour pris d e fièvre suspecte et succombait le 23, e n présentant presque tous les s y m p t ô m e s de lafièvrejaune. L'autopsie confirma le diagnostic. C'est alors q u e je fus avisé p o u r la première fois d e la situation sa­ nitaire et q u e je prescrivis l'enquête qui aboutit a u diagnostic rétro­ spectif de la série de cas dont n o u s avons cité plus haut la filiation. A partir d e ce décès, la maladie progresse graduellement d u q u a i , son point d e départ, a u c h e m i n de r o n d e et a u s o m m e t d e l'île o ù se trouve la m a j e u r e partie d e la population et s'étend a u x différents groupes. C o m m e n c é e le 15 m a i , l'épidémie prit fin le 7 a o û t , a p r è s avoir

présenté

d e s allures assez b é n i g n e s

et d o n n é

lieu à

29 cas et 5 d é c è s répartis entre l'île R o y a l e et l'île SaintJoseph. Elle a coïncidé avec d e s pluies f r é q u e n t e s et a b o n d a n t e s , e n t r e c o u p é e s d e j o u r n é e s c h a u d e s , o r a g e u s e s , d e brouillards et de q u e l q u e s sautes d e vent d u N . N.-E. a u S.-E.


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