La fièvre jaune à la Guyane avant 1902 et l'épidémie de 1902

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FIÈVRE J A U N E À LA G U Y A N E A V A N T

1902

L'autre, Pic. . . , dont le séjour colonial n'était q u e d'un a n , fut pris b r u s q u e m e n t , le 19 suivant, en lavant le linge d e la famille et m o u r u t e n quelques jours, d a n s l'adynamie la plus complète, après avoir présenté des v o m i s s e m e n t s d'abord sanguins. puis noirs (Lamandé). Entre t e m p s , d e ci d e là, la maladie frappait à d'autres portes o u réapparaissait d a n s les milieux primitivement influencés. L'aumônier, le médecin-major, sa f e m m e , créole blanche, et leur domestique, le c o m m a n d a n t d u pénitencier et ses enfants, créoles d e couleur, sont successivement atteints. L a caserne d'infanterie coloniale, prise vers la fin d e janvier, fournit en quelques jours u n e douzaine d e cas inflammatoires. L e 3o d u m ê m e m o i s , M . V . . ., officier d'administration, subit, consécutivement à sa f e m m e et à ses enfants, u n e légère atteinte. C'était le quatrième d e la m a i s o n . L e 31, le relégué Andrieux, d u c a m p , entre à l'hôpital avec u n e température de 40° 3, d e l'embarras gastrique, des douleurs et des courbatures. Jusqu'au 2 février, la fièvre p r e n d la f o r m e continue à exacerbation vespérale, avec le m a t i n 38° 4, le soir ko degrés; puis, le 3, elle t o m b e b r u s q u e m e n t e n rémission, se maintient p e n d a n t dixhuit heures à 37 5 , lorsque apparaît u n retour violent et b r u s q u e fai­ sant remonter la courbe à 39° 7 le soir d u k. Elle redescend le len­ d e m a i n matin à 38 degrés et m o n t e ensuite d'une façon régulière sans alternatives, atteignant 41 degrés le 7 a u matin. L e l e n d e m a i n , la courbe s'abaisse à 35° 5, le m a l a d e q u i prétend aller m i e u x veut m a n g e r a toute force; il m e u r t dans la journée, sans avoir présenté des v o m i s s e m e n t s caractéristiques, ni d'anurie très m a r q u é e , m a i s u n ictère classique ( L a m a n d é ) . L e 5 février, d e u x jours après M . E . . ., la famille P a g . . ., c o m ­ posée d u père surveillant, d e la m è r e et d'un enfant d e deux a n s , et depuis u n mois et d e m i d a n s la colonie, était atteinte et hospitalisée à Saint-Laurent. O r , à son retour d e l'hôpital d e Saint-Laurent, le surveillant est envoyé e n service a u c a m p d u Tigre et p o u r s'y rendre a b a n d o n n e son logement. Il y est remplacé e n m a r s par le couple Fra... , qui, quelques jours après la prise d e possession des appartements, t o m b e r a g r a v e m e n t atteint (Lamandé). L e 10 et le 11, cinq jours après le décès d u relégué C h . . . t o m b é au service de la famille E y . . ., entrent d u c a m p à l'hôpital, après plusieurs jours d e maladie n o n traitée, les deux relégués M a r t . . . et 0


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