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LA FIÈVRE JAUNE À LA G U Y A N E A V A N T 1902
D'après le rapport e n question, cette fièvre se surajoutait a u x affections préexistantes. Les fièvres gastriques, intermittentes, quotidiennes et. tierces se sont compliquées d'une affection calarrliale qui règne épidémiquement ici c o m m e elle régnait à C a y e n n e il y a deux mois. Cette fièvre calarrliale, lit-on ensuite dans le rapport de juillet, a cessé vers le 17 de ce m o i s , et les causes qui l'ont produite doivent être attribuées à une constitution atmosphérique toute particulière qui consistait dans des variations brusques et des qualités peu connues de l'air. A ce m o m e n t , u n e fièvre gastro-entérite s'est compliquée d'adynamie avec tout l'appareil des s y m p t ô m e s les plus alarmants tels q u e parotidite, abcès aux extrémités supérieures et inférieures, face pâle et affaissée, stupeur, langue noire et sèche. La m ê m e
affection catârrhale se retrouve e n s e p t e m b r e à
côté d e fièvres ataxiques continues et a d y n a m i q u e s caracté risées p a r des céphalées, des douleurs a b d o m i n a l e s et suivies d'une e x t r ê m e débilité et d'atonie intestinale prolongée. E n t r e t e m p s , en juillet et en août d e la m ê m e a n n é e , l'équi p a g e d e la Ménagère, cotre d e l'Etat, a u retour d'une m i s s i o n d a n s la rivière d e M a n a , fut atteint p a r la m a l a d i e r é g n a n t e . Au moment
d e repartir p o u r u n e nouvelle
mission
dans
celle région, l'officier d e santé Tourtelot, p a r u n e lettre e n date d u 14 s e p t e m b r e , croit devoir rappeler a u capitaine les divers incidents d e ce v o y a g e : Les h o m m e s d u bord, piqués par lesmaringouins, dit-il,privés, par suite, d u repos de la nuit, employés à décharger les cales et à abattre des bois pour servir de laites, étaient très fatigués. U s parlent de M a n a le 20 juillet et, le 1er août suivant, quatre h o m m e s au n o m b r e desquels se trouvait le maître d'équipage, réclament m e s soins pour des affections graves de l'estomac avec fièvre continue rémillente el in termittente. L e 4, deux autres sont atteints des m ê m e s maladies et, le 5, le n o m b r e en fut porté jusqu'à 8. Je ne doute point qu'il se fût consi dérablement accru, si enfin quelque variation dans la brise n e nous eût point permis d'arriver à Cayenne. L a maladie se développa chez ces individus avec force; à la fièvre se joignaient bientôt, une céphal algie intense el u n e douleur vive à l'estomac avec quelques nausées.