Etude pratique sur les colonies anciennes et modernes

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— 305 — que nous voulons terminer notre excursion en Algérie. Et mieux que tout ce que nous venons de dire, la part marquante que cette colonie modèle a prise à notre Exposition internationale de 1897, où elle a exposé ses superbes produits, nous a donné une idée de son importance, de sa valeur et de son avenir. TUNISIE.

Contrairement à ce que nous venons de voir pour l'Algérie, la Tunisie, autre colonie française non moins belle et riche, ne coûte plus rien actuellement à la métropole et jamais ses charges n'ont été lourdes pour celle-ci. Rares sont les colonies qui, en un temps relativement restreint, présentent l'heureuse situation de pouvoir se suffire à elles-mêmes. Sa superficie est de 13 millions d'hectares qui n'attendent qu'une main-d'œuvre intelligente pour se mettre en rapport. Ses ressources naturelles : pâturages, forêts, mines, etc., sont des plus considérables. C'est une colonie d'exploitation devenant d'année en année plus florissante ; ses vastes terres disponibles, ses facilités de communications, son climat salubre, en feront probablement aussi une colonie de peuplement. Cette supposition est d'autant plus admissible que sa population est bien modeste, 1,300,000 habitants, soit un habitant pour dix hectares! Le caractère des indigènes est généralement regardé comme relativement doux; ils sont plus civilisés que ceux de l'Algérie, moins batailleurs et montrent un certain goût pour les lettres et les sciences. Les capitaux français trouvent déjà dans ces immenses domaines un emploi avantageux et qui doit augmenter encore à mesure que la colonie se développera. Et, à propos de capitaux, faisons remarquer que la France, après son occupation de la Tunisie, a pris à sa charge toutes les dettes de celle-ci. La dette publique de 5 p. c. fut convertie en 4 p . c , qui donnait une économie annuelle de 1,500,000 francs. Plus tard, en 1889, une nouvelle conversion en 3 1/2 p. c. eut lieu. Ces opérations financières avaient le double avantage d'enlever au trésor tunisien une partie de ses charges et rendaient la métropole maîtresse des impôts et des administrations financières. Le gouvernement français a donné sa garantie, s'élevant à 2,500,000 francs, pour la construction du chemin de fer de la Medjerdah. En dehors de cette garantie, il paie 6 millions par an pour 20


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