Etude pratique sur les colonies anciennes et modernes

Page 87

— 299 — Le commerce spécial comprend : à l'importation, les marchandises qui ont été déclarées pour la consommation intérieure, lors de l'importation ou de la sortie de l'entrepôt; à l'exportation, les marchandises nationales ainsi que les marchandises étrangères qui leur sont assimilées par le paiement des droits d'entrée, ou qui, affranchies de ces droits, ont été déclarées primitivement pour la consommation. On remarquera probablement que les importations en Algérie dépassent les exportations de plusieurs millions. Il en est ainsi pour toutes les nouvelles et jeunes colonies. Naturellement elles doivent importer beaucoup parce qu'elles manquent de tout ; mais, à la longue, les importations restent stationnaires et les exportations augmentent. Un mouvement commercial, qui dépasse 400 millions, mérite de fixer l'attention, surtout en présence des innombrables difficultés que la métropole a eu à vaincre dans cette colonie. La France récolte aujourd'hui quelque chose des énormes sacrifices, environ 4 milliards de francs, qu'elle a faits ; en effet, elle figure à elle seule pour plus des trois quarts dans le chiffre total du commerce algérien; 330,296,000 francs, dont 180,500,000 à l'importation de France en Algérie, et 149,796,000 à l'exportation d'Algérie en France. Les principales marchandises importées sont : les objets manufacturés, tissus de coton, de laine, de soie ; sucre raffiné, peaux préparées et ouvrées ; fonte de fer et d'acier, machines et mécaniques, etc. L'exportation algérienne se compose principalement de denrées alimentaires et de matières brutes ; froment, orge, avoine, gros bétail; bêtes à laine, peaux brutes, poisson sec, salé et fumé, tabac en feuilles, tabac fabriqué, produits minéraux, alfa, fruits frais et secs, vin, liège brut, écorces à tan, crin végétal, etc. Le mouvement maritime marque à l'entrée, depuis plusieurs années déjà, une moyenne de 4,570 navires, jaugeant 2,350,900 tonnes, et à la sortie, 4,546 navires, jaugeant 2,270,500 tonnes. Il existe en Algérie une taxe spéciale qu'on appelle octroi de mer. On l'applique, sans distinction de nationalité ou de provenance, aux marchandises qui entrent dans les ports. Son produit est employé à défrayer les budgets des communes et de la colonie. C'est un appoint précieux pour les ressources dont elles disposent.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.