Etude pratique sur les colonies anciennes et modernes

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— 239 — rêts, déploya, dès son début, une grande activité. En moins de deux ans, elle envoya aux Indes quarante navires de commerce et un million de livres sterling en espèces. C'était le double de l'autre Compagnie à l'époque de sa plus grande prospérité. Cependant celle-ci avait le droit de continuer son commerce des Indes jusqu'en 1701. Elle en profita avec beaucoup d'intelligence. Non seulement elle avait souscrit à un grand nombre d'actions de la nouvelle Compagnie, mais avait affermi sa position dans toutes les principales places et dans tous les forts qu'elle possédait sur les côtes de l'Inde. Cette situation lui donnait une supériorité considérable sur sa rivale. Les actionnaires de celle-ci le comprirent et au lieu d'engager une lutte dangereuse, ils eurent le bon esprit de traiter à l'amiable. En 1702, les deux Compagnies se fondirent en une seule, sous la dénomination de Compagnies réunies des

marchands anglais pour le commerce des Indes Orientales. Elles opérèrent sous cette firme sociale jusqu'en 1708, pour reprendre alors le titre ancien de Compagnie des Indes Orientales qui reçut, en 1711, la confirmation de tous les prvilèges accordés antérieurement. En 1720, la Compagnie divisa ses possessions en trois présidences dont le siége respectif fut établi à Bombay, a Madras et à Calcutta. Elle se croyait, et non sans raisons, solidement établie, lorsque au moment où ses privilèges allaient expirer, en 1730, une nouvelle concurrence se fit jour. De gros capitalistes de Londres, de Bristol et de Liverpool, offrirent de se substituer à la Compagnie des Indes Orientales et de rem bourser la somme de 2,200,000 livres sterling, soit 55 millions de francs, prêtés au gouvernement. Mais la Compagnie possédait elle même de trop grands capitaux, surtout depuis la fusion, pour devoir craindre cette rivalité. Ses privilèges furent renouvelés, mais à la condition expresse de prêter encore 200,000 livres sterling à l'Etat; ce à quoi elle consentit très volontiers. A l'expiration de cette charte, en 1744, nouvelle demande d'argent du gouvernement. Cette fois, il réclama un million de livressterling à 3 p.c. pour donner un nouveau renouvellement de privilèges. La Compagnie accepta, mais à condition que la charte durerait jusqu'en 1780, ce qui fut accordée. La France avait également sa Compagnie des Indes Orientales.


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