Etude pratique sur les colonies anciennes et modernes

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LE TRANSAFRICATN.

Après la gigantesque ligne transsibérienne, en voici une autre non moins colossale, encore à l'état de projet mais dont l'importance est telle que ce qui n'est qu'un projet aujourd'hui sera une réalité demain. Nous voulons parler d'un chemin de fer qui traverserait toute la longueur de l'Afrique. Un ingénieur de l'Ecole centrale de Paris, M. Amédée Sébillat, a publié dernièrement une étude où il abonde en ce sens. Résumons ici les parties principales. Le Transafricain aurait pour tête de ligne Alger ; de là, à travers le Sahara, il aboutirait à Agadès, d'où il bifurquerait : d'un côté, gagnant l'Océan Atlantique, par Say et Wydah ; d'un autre côté, par le lac Tehad et l'Abyssinie, allant rejoindre Obock sur l'Océan indien. L'étendue de ce réseau est de 10,000 kilomètres. L'ingénieur préconise la construction non d'un chemin de fer à voie étroite d'un mètre, avec des vitesses de 25 kilomètres à l'heure, mais d'un chemin de fer plus large que tous les autres connus, à voie de deux mètres, avec des rails posant 80 kilogrammes au mètre courant, des traverses de 150 kilos et pouvant supporter des vitesses de 100 à 120 kilomètres à l'heure. Avec une voie conçue dans ces conditions, les 300,000 voyageurs, qui se rendent annuellement d'Europe en Orient, gagneraient huit jours sur le trajet de Londres à Bombay, et les 100,000 voyageurs qui vont dans l'Amérique du Sud, gagneraient dix jours de Paris à Rio-Janeiro. L'idée de faire d'un point de la côte sénégalienne la tête de ligne des transatlantiques qui desservent l'Amérique du Sud, nous semble


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