Etude pratique sur les colonies anciennes et modernes

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— 59 — nom d'Achaïe, se confondirent sous un même joug après la destruction de la ligue achaenne. Dès lors dut commencer cette longue rétroaction que subit insensiblement l'antique civilisation des Spartiates, des Athéniens, des Thébains et des Corinthiens. C'est peut-être aux soins qu'eurent les maîtres du monde d'emprunter aux Grecs leur littérature, leur théâtre et leurs lois que la postérité doit la conservation des chefs-d'œuvre qui assurent une gloire immortelle à la patrie des Homère, des Eschyle, des Lycurgue et des Solon. Après avoir suivi pendant quatre siècles toutes les vicissitudes de l'empire romain, la Grêce commença à renaître au moment même où s'écroulait la puissance de ses maîtres. Il arriva même, o ironie de la fortune ! qu'elle leur servit de refuge. Les onze siècles d'existence de l'empire d'Orient furent pour la Grèce une période de dégénération progressive ; et depuis la chute de cet empire, elle tomba sous la domination des Turcs, divisée en quatre grands pachaliks ayant pour sièges : Tripoliza, Négrepont, Janina et Salonique. Un peuple si attaché à sa foi et à son culte, d'un caractère si fin et si indépendant, ne pouvait demeurer longtemps sans secouer la chaîne de maîtres odieux. Mais il était réservé à notre siècle de connaître et d'admirer les efforts héroïques qu'allait faire cette antique nation pour reconquérir sa liberté politique et religieuse. Et ce ne fut pas sans quelque satisfaction d'amour-propre national que nous avons vu la Grèce, indépendante et libre, offrir son trône à l'un des fils de l'illustre chef de notre dynastie, au prince Philippe de Belgique, comte de Flandre.


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