Etude pratique sur les colonies anciennes et modernes

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— 167 — énorme décroissance; en moins de sept ans, le café était tombé de 281,622 picols à 18,073, le sucre de 112,000 à 73,000; l'indigo de 46,360 à 17,000 ; le poivre de 6,000 à 1,830, etc. Aussi, en présence de la situation si fâcheuse de la culture libre, des réformes furent-elles jugées indispensables : elles visèrent principalement Sumatra, Billiton et Amboine, au sud-ouest, où la culture privée se développa avec une rapidité extrême, sans toutefois nuire aux cultures gouvernementales dont on avait sauvegardé les intérêts.

Cependant ces réformes parurent quelques années après insuffisants à un gouvernement mieux inspiré, plus soucieux des intérêts de l'industrie privée et, par conséquent, de ses propres intérêts qu'une sage entente de l'économie politique ne peuvent séparer les uns des autres. S'il existe de sérieux motifs pour que le monopole de l'exploitation des chemins de fer, des postes et télégraphes, soit réservé à l'Etat, il n'en est pas de même lorsqu'il s'agit de l'agriculture, des mines et autres industries. Le gouvernement doit être leur protecteur, jamais leur concurrent. La culture gouvernementale du sucre dans les colonies des PaysBas fut abandonnée, abolie en principe et disparut. Les corvées, sauf pour certains travaux publics, furent supprimées. Liberté entière fut donnée à tous de cultiver toutes espèces de produits, à l'exception de l'opium. Les seules cultures faites encore par le gouvernement sont : celle du café dans quelques districts de Java où elle se fait par le travail imposé aux indigènes; la livraison du produit est obligatoire. A Padang, dans l'île de Sumatra, à Ménado, le gouvernement ne reçoit plus que le 10 du rendement. La culture du quinquina à Bandana appartient toujours au gouvernement, mais elle est faite par le libre travail des indigènes. L'Etat s'est réservé également, à Banca, et dans les mêmes conditions, l'exploitation de l'étain et des forêts de tek à Java, ainsi que la houille à Bornéo et des nids d'hirondelles de mer. Le seul monopole commercial, dans la vraie acceptation du mot, resté au gouvernement, est celui du sel, et comme nous venons de le dire, celui aussi de l'opium. La redevance est devenue presque la règle générale; les terres cultivées par les indigènes paient le 5 du e

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