Etude pratique sur les colonies anciennes et modernes

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— 165 — commercial avec ses factoreries et le reste, surgit le système de la culture et de l'exploitation du sol, à la fois des plus favorables au progrès économique du pays, à la civilisation des indigènes et à la richesse de la métropole. Ainsi, grâce aux traités de 1815, une nouvelle ère de prospérité, s'ouvrit pour ce peuple si brave et si intelligent, décidé plus que jamais à travailler courageusement au développement du commerce colonial. Les circonstances, d'ailleurs, le servaient à merveille. La réunion de la Belgique à la Hollande était, en effet, un événement d'une importance sans égale au point de vue économique et politique. La Hollande avait son industrie agricole, ses ports, admirablement situés, sa longue expérience de la mer, sa nombreuse flotte commerciale, ses riches colonies. La Belgique possédait des * mines d'une richesse extraordinaire ; de nombreuses industries manufacturières universellement renommées; une admirable situation topographique, un peuple travailleur et vaillant; en un mot, les deux pays se complétaient l'un l'autre; réunis, ils formaient un ensemble tel que le plus savant économiste ne saurait en rêver de meilleur. Aussi, le mouvement commercial prit-il une grande et rapide extension, grâce à cette union de toutes les forces économiques dont disposaient les deux peuples.

Afin de tirer le plus grand profit possible des avantages que la politique des puissances européennes venait de faire échoir à la Hollande et de développer les relations commerciales avec les colonies des Indes, avec d'autres contrées voisines et avec la Chine, une société commerciale, de Handels-Maatschappij, fut créée au capital de 37 millions de florins, sous le patronage et la garantie de l'Etat. De nombreux privilèges lui furent accordés et notamment le transport de toutes les fournitures du gouvernement nécessaires aux colonies, ainsi que le transport des produits des cultures gouvernementales destinées à la mère-patrie. En peu d'années, le rapport des produits coloniaux fut plus que doublé; le rendement du sucre monta rapidement de 95,000 picols à 200,000; celui du café de 210,000 à 436.000 picols; la culture du tabac, du thé, de la cochenille, de la cannelle, etc., suivirent presque la même progression.


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