Etude pratique sur les colonies anciennes et modernes

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commerciale de l'Angleterre ; qu'elle a préparé celle de l'Allemagne et que d'autres pays, n'ayant pas même de côtes maritimes, ni partant de marine, comme la Suisse, par exemple, sont néanmoins parvenus à se créer de bonnes et solides relations au loin, grâce à l'initiative et à l'énergie de leurs nationaux, qui sont partis, sans la moindre hésitation, pour s'établir à des milliers de lieues de la mère-patrie, au grand profit de celle-ci et d'eux-mêmes. CUBA.

Après cette excursion aux Philippines, il n'est pas sans intérêt de passer quelques instants à Cuba, qui depuis quelque temps fait beaucoup parler d'elle, à cause des efforts de ses colons pour obtenir leur autonomie et leur indépendance. Cette île, la plus grande des Antilles et la perle du diadème colonial actuel de l'Espagne, a une superficie de 6,980 lieues et ses côtes ont 720 lieues de développement. Remarquable est sa situation topographique. Qu'on en juge : au nord, Cuba est baignée par le golfe de Floride et le canal de Bahama, qui la sépare des îles Lucayes ; au sud, par la mer des Antilles ; à l'est par le détroit du Vent, large de seize lieues, de l'autre côté duquel est Haïti ; à l'ouest par le golfe du Mexique. Quel immense et superbe domaine d'eau pour les ports ! Aussi ceux de la Trinidad et Santago de Cuba sont-ils célèbres dans tout le monde commercial, autant que celui de la Havane, capitale des Antilles. Celles-ci ont d'autres ports non moins importants tels que Puerto-Prihcipe, Santa Maria de Rosario, Bayamo et Santi Spiritu. La Havane doit son importance à son port, le plus vaste et le plus sûr de ceux de la partie méridionale du golfe du Mexique. Cuba fut découverte en 1492 par Christophe Colomb qui venait des Lucayes. Le trajet direct qu'il effectua, sans accident, est regardé aujourd'hui comme si dangereux, à cause de ses écueils et des bas fonds, que des navires, même de grandeur médiocre, n'osent l'entreprendre. Colomb ne vit que la partie orientale de l'île qui fut d'abord nommée Juana, en l'honneur du prince fils de Ferdinand, époux d'Isabelle. A ce premier nom succéda celui de Fernandina, donné par le monarque lui-même ; celui des insulaires à prévalu, il devrait toujours en être ainsi.


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