Etude pratique sur les colonies anciennes et modernes

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— 143 — pour poursuivre les découvertes commencées dans les vastes régions mexicaines. Une flotte fut mise à sa disposition, et lui-même contribua, avec l'argent qu'il avait gagné en exploitant la concession de terre qu'il avait reçue autrefois, à enrôler des volontaires. Un certain nombre de marchands, séduits par ses promesses, le suivirent. Bref, il avait si bien enthousiasmé les imaginations qu'il se trouvât bientôt à la tête d'une petite armée. Vélasquez, gouverneur de Cuba, en prit ombrage, et craignant que l'influence du nouveau capitaine ne fit échec à la sienne, il lui envoya l'ordre de revenir près de lui. Cortez comprit le mobile qui faisait agir Vélasquez et, au lieu de lui obéir, brusque son départ. Il part de San Iago le 18 novembre 1518 avec une petite flotte de dix vaisseaux montés par six cents marins et soldats, dix-huit chevaux et trois pièces de campagne, avance le long du golfe du Mexique, soumet les Indiens à Tabasco, leur enlève leur ville et entre à Mexico le 8 novembre 1519. Montézuma, empereur de Mexique, le reçoit comme son maître et ses sujets le regardent avec admiration et respect. Mais un capitaine du souverain avait reçu des ordres secrets et attaqua à l'improviste les Espagnols. Cortez, l'ayant défait avec sa troupe, se rend au palais impérial et met Montézuma aux fers. Il lui ordonne de se reconnaître le vassal du roi d'Espagne. Le monarque obéit et fait présent à Cortez de six cent mille marcs d'or et d'une prodigieuse quantité de pierres fines. Cependant Vélasquez, jaloux des succès de son lieutenant et voulant se venger du dédain que celui-ci avait naguère fait de ses ordres, envoya un petit corps d'armée pour s'emparer de lui et le conduire à Cuba. Mal lui en prit. Cortez défait et range sous son drapeau les troupes envoyées pour le détruire. Aidé de ce renfort, il se rend maître de tout le Mexique et fait prisonniers Guatimozin, successeur de Montézuma, sa femme, ses ministres et ses courtisans. Les soldats espagnols, n'ayant pas trouvé à Mexico autant d'or qu'ils convoitaient, mirent sur de's charbons ardents Guatimozin et l'un de ses favoris pour les forcer de leur livrer les trésors amassés par Montézuma. Vaincu par la douleur, le malheureux prince obéit et livra les trésors.


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