Etude pratique sur les colonies anciennes et modernes

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— 132 — patnam dans le Coromandel et Malacca dans l'île de même nom. Presque tous les princes arabes étaient à sa merci ou lui payaient un tribut, et le roi d'Ethiopie s'était fait son allié. Il occupait la majeure partie des ports et des îles de quelque importance sur les frontières de la Perse et sur les côtes de la mer des Indes, ainsi que tous les points accessibles du cap Ramez au cap Comarin et du golfe de Bengale. Ceylan était sa vassale, et cette île d'une étendue de deux millions cinq cent mille hectares, la plus grande de l'Inde occidentale, était désignée pour être le centre du commerce de l'Afrique à la Chine. Elle possédait, en effet, un port incomparable à Trinquemale, et l'intérieur de son territoire, couvert de forêts immenses ou planté de riz, qui y croissait en abondance, offrait à la marine portugaise des ressources précieuses et un aliment de fret extrêmement important. Enfin, les îles de la Sonde et les Moluques étaient sous son obéissance. La Chine et le Japon lui permettaient le libre exercice du commerce avec les villes de leur littoral. Les rapports qu'il avait noués avec le premier de ces vastes empires avaient eu un heureux début et ils ne s'étaient assombris qu'à la suite de fautes graves commises par quelques-uns de ses représentants. Un mot à ce sujet. Lors de leur arrivée dans les eaux chinoises, les Portugais avaient eu le bon esprit de se conduire, non pas en conquérants, mais en commerçants désireux d'entretenir purement et simplement des relations d'affaires et de créer, entre la Chine et les possessions portugaises, un courant favorable aux deux Etats. Thomas Perez, envoyé en 1517, comme ambassadeur près de la cour de Pékin, par Ferdinand d'Andrada, commandant de l'escadre portugaise, était parvenu à se concilier l'amitié du gouvernement et à obtenir des privilèges importants. Malheureusement, les marins de l'escadre, entraînés par l'amour du pillage et par la rapacité, s'étaient livrés bientôt à de telles violences que le gouverneur de Canton avait dû. se mettre en état de défense et attaquer même la flotte portugaise. Celle-ci avait été mise en déroute, et Perez, fait prisonnier, avait été chargé de chaînes et jeté dans un cachot où il était mort. Plusieurs années après, les Portugais ayant été à même de rendre des services signalés au gouvernement impérial, on voulut bien ne plus se ressouvenir des méfaits commis, et l'empereur leur


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