Précis de législation et d'économie coloniale

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INDO-CHINE.

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phie citée par le prince Henri d'Orléans. « Bien plus, écrivait aussi en 1891 M. P . Leroy-Beaulieu (p. 566), dans quinze ou vingt ans l'Indo-Chine devrait payer, comme le font actuellement les Indes anglaises, tous ses frais d'occupation militaire et de défense maritime. » Mais, ajoutait-il, il ne faut pas oublier que : « Les colonies s'enfantent dans la douleur et ont de pénibles commencements qui découragent les caractères faibles et les esprits enfermés dans le temps p r é s e n t , c'est là la règle générale qui ne souffre que de bien rares exceptions. » Nous avons vu plus haut sur le budget des colonies (liv. IX, n° 5) q u e seule la Cochinchine, qu'on peut considérer comme une colonie faite et absolument prospère, paye u n e contribution annuelle à l'État, qui l'applique au Tonkin. « Il faudrait d'ici à cinq ou six a n s , dégager de toute dépense la métropole. On peut y arriver par l'augmentation des recettes, la cessation du gaspillage et aussi par certains agencements utiles » (Voyez un discours de M. Étienne, sous-secrétaire d'État aux colonies, cité par M. P. Leroy-Beaulieu, p. 566). Enfin « nous devrions étendre notre protectorat s u r le Laos et le Siam et devenir franchement les alliés de la Chine. Sans d o u t e , il faudra du temps pour exploiter un champ si vaste, vingt-cinq a n n é e s , cinquante années p e u t - ê t r e , même une centaine au pis aller. Le succès de nos colonies d'exploitation est à ce prix. » Pourquoi serions-nous moins e n t r e p r e n a n t s , moins c o u r a g e u x , moins persévérants que nos voisins? La constitution du magnifique domaine qui s'appelle l'Inde-Britannique a exigé une plus longue période encore d'efforts et de travaux.


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