Précis de législation et d'économie coloniale

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LIVRE II. L'HISTOIRE.

pérance s'écriait déjà : « plus d'Anglais dans la Péninsule. » Il oubliait que le succès ne peut être obtenu q u e par la b r a voure unie à l'habileté, à la souplesse des chefs, et au dévouement des troupes. Détesté de ses subordonnés habitués à la licence et au pillage, dur et inflexible v i s - à - v i s d ' e u x , il amoncela contre lui des haines qui le conduisirent à la défaite et amenèrent en partie la perte de nos possessions. 64. Abandonné par d ' A c h é , mal obéi par ses troupes, il était allé assiéger Madras, qu'après trois mois d'efforts il dut abandonner. Il continua à lutter avec une violence croissante contre la licence, la l â c h e t é , la trahison qu'il voyait autour de lui. Les colons lui refusaient des s e c o u r s , ses soldats se révoltèrent, le gouvernement le laissait sans vaisseau, sans renforts. D'Aché après deux combats inutiles contre la flotte anglaise s'était retiré à l'Ile de F r a n c e . Lally n'en put obtenir aucun aide. L e s Anglais, battirent ses troupes à W a n d a b a c h i , s'emparèrent d'Arcate, investirent Pondichéry, q u i a p r è s une défense h é r o ï q u e , n'ayant plus que 7 0 0 hommes contre 22 m i l l e , se rendit à discrétion ( 1 0 janvier 1 7 6 0 ) . L e s vainqueurs détruisirent les m u r s , les f o r t s , les édifices de la capitale de l'Inde f r a n ç a i s e , ne laissant debout que les cabanes indiennes. Lally emmené prisonnier en Angleterre obtint du gouvernement anglais de se rendre en F r a n c e pour se disculper de ses défaites. A son arrivée il fut j e t é à la Bastille, sous l'inculpation de trahison. Il se présenta devant le parlement de P a r i s , fort de son innocence. Après un procès, qui couvre d'opprobre ses j u g e s il fut condamné à mort et conduit au supplice un baillon à la bouche. Son fils, aidé de Voltaire, fit en 1 7 7 8 réhabiliter sa mémoire. 6 5 . L e traité de Paris du 10 février 1 7 6 3 mit fin aux hostilités entre la F r a n c e et l'Angleterre et à la guerre de SeptA n s . Par ce traité, la F r a n c e renonçait à devenir une puissance commerciale et maritime. Elle cédait aux Anglais, en Amériq u e , ainsi que nous l'avons v u , l'Acadie ou nouvelle Ecosse, le Canada, le fleuve et le golfe du S a i n t - L a u r e n t , les îles de


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