Précis de législation et d'économie coloniale

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L I V R E I V . O R G A N I S A T I O N D E S COLONIES.

colonies aient reçu le droit d'entrer en relations d i r e c t e s , en cas d'urgence et pour les affaires administratives de leur colonie, avec les gouvernements é t r a n g e r s , limitativement désignés p a r les ordonnances ou les décrets (Ord. 9 févr. 1827). Ils ont en outre qualité pour accorder ou d e m a n d e r l'extradition. 1 3 . Quel serait le s o r t , au point de vue politique et a d m i nistratif, d'une colonie tombée temporairement a u pouvoir d'une puissance é t r a n g è r e ? Cette question se p r é s e n t e n a t u rellement ici; n o u s l'avons p r é c é d e m m e n t examinée au point de vue législatif (liv. I I I , n° 4 6 ) . L a souveraineté, d a n s les c o l o n i e s , a p p a r t i e n t à la métrop o l e , et est exercée par le g o u v e r n e u r , tant qu'elle est en possession de droit et de fait. S i , par suite d ' u n e g u e r r e é t r a n g è r e , u n e colonie est envahie et possédée par une tierce p u i s s a n c e , le retour en possession de la métropole n'efface p a s , d ' u n e manière a b s o l u e , les actes résultant de la domination étrangère (Dalloz, v° Lois, n 108 et suiv.). Il résulte, de la doctrine des a u t e u r s et de la j u r i s p r u d e n c e , q u e les actes faits par la puissance é t r a n g è r e , dans un intérêt g é n é r a l de sécurité et de j u s t i c e , et m ê m e dans l'intérêt privé des p a r t i c u l i e r s , conservent l e u r s effets et règlent les droits des intéressés (V. Dalloz, v° Organis. des colonies, n 31 à 3 4 ; voy. aussi suprà, liv. I I I , n° 40). 1 4 . Recours contre les actes du gouverneur. — Le gouverneur exerce toutes ses attributions sous l'autorité du ministre chargé des colonies (Sénatus-consulte du 3 mai 1854), lequel lui adresse ses i n s t r u c t i o n s , contrôle ses actes et se fait r e n d r e compte des plus importants (Ord. de 1827 et Décr. du 7 nov. 1879). Avant les ordonnances o r g a n i q u e s de 1 8 2 5 , 1827, etc., les actes des gouverneurs n'étaient susceptibles d'aucun recours contentieux. A u j o u r d ' h u i , au c o n t r a i r e , ils p e u v e n t être attaqués, soit devant le conseil du contentieux administratif de la colonie (infrà, liv. V, n° 2 5 ) , soit devant le Conseil d'État. 1 5 . Le gouverneur p e u t être poursuivi p o u r trahison, cono s

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