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LE CACAOYER
trouvent des cacaoyers de cent ans donnant encore d'excellentes récoltes. Mais ces arbres ont été, à vrai dire, régénérés, au moment où ils commençaient à s'épuiser, par un gourmand qu'on a laissé pousser et qui remplace, en somme, le pied dont il provient. C'est là un procédé parfois employé en certaines régions ; il ne semble pas qu'il puisse être recommandé partout. En tous cas, il faut avoir soin, lorsqu'on y a recours, de ne pas abattre, d'un coup, le vieux tronc, dès que le gourmand a atteint la force voulue; on réduit peu à peu la vieille charpente en pratiquant des sections très nettes. La floraison du cacaoyer a lieu pendant toute l'année ; néanmoins il y a surtout deux périodes où les fruits sont plus abondants. Aux Antilles, l'une de ces périodes correspond aux mois d'avril, mai et juin : c'est la récolte dite de Pâques, ou encore de carême, ou encore de Saint-Jean ; l'autre correspond aux mois de novembre, décembre et janvier : c'est la récolte dite de Noël, qui est ordinairement1 la plus productive. Au Vénézuéla, la récolte de Noël, supérieure d'un tiers à l'autre, se fait en novembre, décembre et janvier; la récolte de Saint-Jean, en juillet et août. Au Mexique, la récolte principale est en mars et avril, la petite récolte, en octobre. Au Brésil, la récolte d'hiver, qui est la plus abondante, correspond à juin et juillet ; celle d'été ne commence qu'en janvier et février. Sur la côte occidentale d'Afrique, à San-Thomé, au Cameroun et au Congo, la grande récolte a lieu en août, septembre et octobre, à la fin de la saison sèche; il y a une petite récolte en décembre et janvier. Le rendement d'un cacaoyer dépend naturellement de la sorte et des influences extérieures. 1. On ne peut établir de règle absolue : des arbres de 5 à 8 ans donnent quelquefois, dit M. Guérin, plus de fruits de mars à juin que d'octobre à décembre; tout cela est subordonné au temps, à la plus ou moins grande sécheresse, etc.