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L'ESCLAVAGE.
destiné à devenir le grand chemin des voyageurs et des missionnaires au centre inconnu de l'Afrique. Il part, le 8 juin 1852, pour son quatrième voyage, traverse toute l'Afrique du Cap à Loanda, à la côte occidentale, où il arrive le 51 mai 1854, après avoir mille fois touché de près la mort, puis il se remet en route vers l'est, s'aban donne au cours du Zambèze, ce beau fleuve qu'il nomme son compagnon de voyage, the companion
of his
travel,
et touche, le 26 mai 1855, Quilimane, à la côte orien tale, ayant pour la première fois exploré d ' u n e rive à l'autre l'Afrique australe. Le 11 décembre 1 8 5 6 , il em brassait à Londres sa femme et ses enfants. que fait-il en ce moment? Une nouvelle exploration en Afrique. Ces martyrs, ces héros, ces grands hommes, ils ont rapporté de leurs voyages une triple moisson, que re cueillent la géographie, le commerce, l ' h u m a n i t é . La carte, à la place des pays visités par Livingstone, portait ces mots : Grands plateaux
élevés et déserts; il
faut lire maintenant : Grandes vallées plées.
profondes
et peu
L'histoire, à propos des régions explorées par
Barth, donnait cette définition : Tribus nomades
sauva
ges et dispersées ; il faut lire maintenant :
Populations
agglomérées dans des villes assez avancées en
civilisation.
Au-dessous et au-dessus de l'équateur, Livingstone et Barth, selon la juste expression de M. Malte-Brun, ont découvert une Afrique
nouvelle.
Dans l'une, des com
m e r ç a n t s ; dans l'autre, d'admirables produits. La bota nique est une science trop h u m b l e ; elle p o u r r a i t , c o m m e l'ethnographie le fait pour les bassins ou pour les cli mats, fonder une théorie de l'influence des végétaux sur