L'AFRIQUE.
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donné leur entière adhésion à un projet de décret qui, tout en mainte nant les dispositions de la législation antérieure, quant à l'introduc tion, sous certains droits, des produits arrivant par les frontières de l'est et de l'ouest, et destinés à rencontrer les similaires en Algérie, lève toutes les prohibitions qui frappent les produits du centre de l'A frique et les affranchit de toute taxe. Inspiré par les vues libérales de l'Empereur, ce décret que j'ai l'hon neur de soumettre à l'approbation de Votre Majesté, a pour but de procurer de nouveaux débouchés à notre industrie, d'étendre ses rela tions avec des contrées presque inconnues jusqu'à ce jour, et d'ouvrir ainsi de vastes horizons à la bienfaisante influence de notre civili sation .
« Malgré la supériorité n o n contestable des p o p u l a tions m a h o m é t a n e s s u r celles qui sont encore soumises a u x superstitions du fétichisme, ce n'est p r o b a b l e m e n t pas p a r cette voie q u e la civilisation peut p é n é t r e r dans l ' i n t é r i e u r de l'Afrique... « La religion m a h o m é t a n e immobilise tout ce qu'elle t o u c h e ; elle est e n n e m i e de tout p r o g r è s , de toute action des populations chrétiennes plus é c l a i r é e s . . . Les relations sont p l u s faciles avec les côtes. » Dans le r a p p o r t qui contient ces paroles, r a p p o r t qui est u n véritable chef-d'œuvre de précision, de savoir et d ' h u m a n i t é , le président de la commission du c o m m e r c e 1
et des comptoirs d ' A f r i q u e , M. Benoist d'Azy, a parfai tement établi q u e p r e s q u e tous nos établissements u n p e u sérieux sur ces côtes avaient réussi ou pouvaient r é u s s i r . Il attachait déjà u n e haute i m p o r t a n c e à la possession du Sénégal, possession plus précieuse q u e la Guyane, qui 1
Sur toute la côte occidentale, nous avons autrefois possédé 2 1 forts ou
comptoirs. [Notices, II.
par M. Roy, p. 7 7 . ) 21 *