L'AFRIQUE.
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« Sur la côte occidentale, pendant plus de quinze siècles, on ne voit arriver aucun de ces apôtres qui ont suivi toutes les routes des anciens navigateurs, aucun de ces missionnaires irlandais qui ont fouillé les îles cl les mers, et abordé sur tous les rivages. Il paraît que de bonne heure les Normands y ouvrent des comptoirs sans que la bonne nou velle y soit annoncée, avant l'arrivée des Portugais, à la fin du quin zième siècle... Les Franciscains et les Dominicains se partagent ce champ nouveau avec une grande émulation de zèle; on voit des églises nombreuses, un évêché du Congo, une dynastie de rois chrétiens; puis tout disparaît dans une guerre civile, sous une invasion de tribus féroces. En 1547, quatre Jésuites tentent, sans succès, de relever cette Église. A diverses reprises, la Compagnie de Jésus, les Capucins français et les Franciscains espagnols font de nouvaux efforts. La déso lation se consomme par le fanatisme des Hollandais, à fin du dixseptième siècle, et par les conquêtes des Anglais, au siècle d e r nier. »
Comment le christianisme aurait-il pu s ' é t a b l i r ? « La traite enlevait par 100,000, chaque année, précisément les tribus évangélisées par les missionnaires. Quatorze millions d'âmes n'ont pu disparaître de ces côtes sans exaspérer toutes les tribus inté rieures, sans fomenter parmi elles d'abominables guerres, sans atta cher au nom chrétien un odieux ineffaçable.
11 n'est pas nécessaire
d'ajouter à ce fléau le spectacle scandaleux des mœurs européennes, la cupidité et l'ambition des nations chrétiennes... »
Voici ce qu'écrivait à la P r o p a g a n d e , en 1 8 1 9 , un évoque à la suite d ' u n e visite à la mission d'Angola : « Illam aspexi, mœrorem si fas est dicere, desunt : desunt existunt
concepi, lacrymas
effudi,
quia
sine duce, sine luce, sine cruee inveni. sacerdotes,
sunt omnino
ob defectum
ignari;
desunt
illos
instruendi,
ecclesiae,
omnia, Omnia et
qui
quia omnes
vel