LA HOLLANDE.
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mesures les plus m i n u t i e u s e s sont prises p o u r q u e l'es clave soit r e n d u libre avec ses vêtements, ses outils et tout ce qui esl censé lui a p p a r t e n i r , m a i s en m ê m e t e m p s les mesures les plus sévères sont proposées p o u r q u e la li berté ne le dispense pas du travail ; il doit être
engagé,
au moins p o u r douze m o i s ; il est puni p o u r vagabondage ou simple oisiveté ; c'est encore un esclave, mais un es clave qui p e u t choisir son m a î t r e et sa r é s i d e n c e ; il a toutes les libertés, excepté celle de ne pas travailler. Après des discussions, des a m e n d e m e n t s et trois a n nées de r e t a r d s , ce projet, p o u r t a n t si p r u d e n t , n'a pas été encore adopté, m a l g r é de solennelles promesses, qui, après avoir apaisé l'opinion, finiront par la lasser. Il arrive ce qui est arrivé en F r a n c e . A u n e vive agita tion par la presse, les livres, les pétitions, qui s'est m a nifestée surtout de 1840 à 1 8 4 4 , a succédé le silence. Puis c'est des colonies elles-mêmes qu'est venue la de l
m a n d e de l'abolition . Après l'émancipation
française,
précédée de l'émancipation anglaise, on s'est écrié que Surinam placé entre Demerary et Cayenne, allait p e r d r e tous ses esclaves par l'insurrection ou p a r la désertion ; inquiets d ' u n e propriété si menacée, au m o i n s les colons voulaient-ils s'assurer de 1 i n d e m n i t é . Les projets ont été entassés s u r les projets, les p r o m e s ses ont été ajoutées aux promesses; mais on s'est aperçu que les pauvres noirs restaient tranquilles; de m ê m e que leurs défauts servent à justifier l'esclavage, leurs vertus servent à retarder l'affranchissement. On a calculé l'in1
Etat de la question T. de Bruyn,
coloniale,
par M Ackersdyck, Utrecht, 1861, chez