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L'ESCLAVAGE.
levés par la traite à l'Afrique, tandis que cette année le nombre n'a pas atteint 5 0 , 0 0 0 , on ne doit pas nier le progrès ni abandonner l'espoir d'une complète suppres sion de ce trafic. » En r é s u m é , ce commerce qui était l'apanage des rois est considéré comme un c r i m e ; toutes les nations de l'Eu rope sans exception en ont, par des traités, promis la suppression à leurs alliés, interdit par des lois la prati que à leurs sujets; cet odieux trafic a été traqué, circon scrit, p u n i , diminué, à u n e époque où l ' i m m e n s e ac croissement de la consommation des produits coloniaux l'eût infailliblement a u g m e n t é . Les colonies ont-elles été 1
ruinées? Leur production a-t-elle baissé? N u l l e m e n t . L'esclave est seulement devenu plus cher, et par suite il a été mieux traité; Je travail servile augmentant de prix, l'émancipation a rencontré moins d'obstacles. Le mal déshonoré, la traite plus rare, l'esclave plus heu reux, la liberté plus facile, voilà d'immenses et satisfai sants résultats. J'appelle un autre résultat très-considérable cette con viction que l'entière abolition de la traite ne sera réelle ment opérée que par l'entière abolition de l'esclavage. Tant qu'on est sûr en effet de vendre très-cher u n e marchandise, on trouve toujours moyen de se la procurer. 2
Le risque augmente le bénéfice . 1
Importation du sucre des colonies anglaises des Indes occidentales : 1° Avant l'abolition
de la traite,
2 Après l'abolition
de la traite,
1801-1806. . . 1,138,590,730 kil, 1817-1822. . .
1,141,197,028
—
1823-1828.
. .
1,171,851,520
-
1829-1854. . .
1,190,990,566.
Rev. col., mars 1815, p. 262.) 2 Ainsi la surveillance de Cuba est facile. Les passes navigables n'y sont