L' Abolition de l'esclavage, tome 2

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ET L'ESCLAVAGE.

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Aucune nation n ' a le droit de r e p r o c h e r à u n e a u t r e cette infamie et de lui j e t e r la p r e m i è r e p i e r r e . Toutes ont péché. Le catholicisme, qui avait détruit l'esclavage ancien, le protestantisme, dont on a voulu faire le père de la liberté m o d e r n e , se sont tous deux laissé infecter par l'exemple d ' u n paganisme n o u v e a u , la religion de Ma­ homet. On croit que le Portugal et l'Espagne ont c o m m e n c é . Qui sait si le poids d'un tel crime n e pèse pas encore s u r leurs destinées ! Les m a h o m é t a n s d'Afrique amenaient à Lisbonne des nègres p o u r les échanger contre des prisonniers q u e les Portugais l e u r avaient faits. Ceux-ci e u r e n t alors l'idée d'aller e u x - m ê m e s en acheter en Afrique dans leur comp­ toir d ' A r g u i n . Le 8 août 1 4 4 4 , avant la naissance de Co­ l o m b , un certain capitaine Lanzarote d é b a r q u a , p o u r la p r e m i è r e fois, à Lagos, dans le r o y a u m e des Algarves, 2 5 5 esclaves noirs qu'il vendit. Ce commerce c o n t i n u a , et en 1559 la vente atteignait, à Lisbonne, 1 2 , 0 0 0 têtes. Les Espagnols i m i t è r e n t cet e x e m p l e ;

Séville devint

l'entrepôt du commerce des esclaves, et, à Madère, aux Canaries, ce commerce

se développa.

L'introduction

des esclaves à Saint-Domingue date de 1510, à Cuba de

1521.

Ils furent

apportés

successivement

dans

toutes les colonies espagnoles et portugaises, et l'on sait q u e les Indiens d u r e n t à Las Casas de n ' ê t r e pas aussi réduits en esclavage. Après la fondation des

États-Unis,

ce fut un bâtiment

hollandais qui le p r e m i e r d é b a r q u a , en 1020, vingt nè­ gres à James Town (Virginie).


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