L' Abolition de l'esclavage, tome 2

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L'ESCLAVAGE.

27 mars 1715 ( a r t . 9 ) , et par l'art. 12 du traité d'Utrecht ( 1 3 juillet I 705), le même traité qui fixe la suc­ cession d'Espagne, et cède à l'Angleterre la possession de Gibraltar et de Minorque. En 1 7 4 5 , l'Angleterre faillit rallumer la g u e r r e en Europe, parce que l'Espagne refusa le

renouvellement

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de ce t r a i t é . L'âme est remplie d'horreur lorsqu'on se condamne à parcourir ces tristes détails. Un seul gouvernement, l'Es­ pagne, qui prend le nom de catholique, a conclu en moins de deux siècles, plus de dix traités pour autoriser, protéger, exploiter, le transport de plus de 5 0 0 , 0 0 0 es­ claves. Il a prélevé sur chacune de ces têtes h u m a i n e s , comptées par pièce ou par tonne, un impôt dont le total dépasse 5 0 , 0 0 0 , 0 0 0 livres. Dans tous ces traités, pas une disposition, pas une syllabe destinée à défendre ces m a l h e u r e u x contre les abus et les souffrances. Mais des rois stipulent sans pudeur leur part de profit, et l'une des plus puissantes nations, l'Angleterre, alors gouvernée par une femme, la reine Anne, s'assure par un traité fa­ 2

meux dont l'un des négociateurs fut un é v è q u e , l'autre, un lord Strafford, un monopole lucratif et honteux, dont elle jouit encore jusqu'à

la moitié du dix-huitième

Discours de M. Dudon, Moniteur du 18 mai 1825. En France, jusqu'en 1791, la traite a été encouragée par des primes. Entre autres documents, j'ai sous les yeux une lettre du ministre de la m a ­ rine (8 septembre 1785) écrivant à MM. de Bellecombe et de Bongars à Saint-Domingue. « Il est très-intéressant de maintenir la confiance du com­ merce pour ne pas ralentir les spéculations pour la traite. » 1

(Archives des colonies.) - Jean, évèque de Bristol, doyen de Windsor, gardien du sceau privé.


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