L' Abolition de l'esclavage, tome 2

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ET L'ESCLAVAGE.

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II. — L'Eglise profitait de toutes les occasions où son action spirituelle était réclamée par les h o m m e s p o u r leur s u g g é r e r des conseils de liberté. La naissance d ' u n prince était u n e cause d'affranchissement dans tout le r o y a u m e : « afin que Dieu veuille accorder la vie au nouveau-né, » er

porte la formule 5 0 , liv. 1 de Marculfe

e

( 7 siècle). Le

droit d'asile, si antique et si respecté, surtout en Occident, avait la m ê m e origine et le m ê m e b u t . On voit, sous la m ê m e influence, les signes extérieurs s'effacer, les moi­ nes porter les cheveux courts, usage j u s q u e - l à

regardé

c o m m e servile et peu à peu passé dans les m œ u r s . Enfin les testaments si n o m b r e u x qui affranchissent des escla­ ves, portent tous la mention d ' u n e pensée d e salut, et par conséquent la trace d ' u n e influence chrétienne au mo­ m e n t de la m o r t . L'Eglise disposait d'ailleurs de deux puissants moyens d'obtenir

du m a i t r e chrétien p l u s q u e la loi n'exigeait

de lui, et de proclamer h a u t e m e n t et tous les jours l'é­ galité. Le p r e m i e r , c'est le tribunal de la pénitence. Le m a î t r e qui se confesse ne peut plus c o r r o m p r e , ou maltraiter, ou affliger son esclave, il n e peut plus l'injurier, il doit le soigner, le convertir, l ' i n s t r u i r e , et, p o u r tout dire en un mot, l ' a i m e r . Si le fait de le posséder ne lui est pas e n c o r e imputé à péché, au moins celte possession devient une came

prochaine,

u n e occasion p r e s q u e inévitable de

péché, et cela suffit pour dégoûter peu à peu de ce d a n ­ gereux avantage les Ames sincères. Quelle institution h u m a i n e est u n e prédication d'éga­ lité comparable aux sacrements catholiques ! La m ê m e


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