L' Abolition de l'esclavage, tome 2

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ET L'ESCLAVAGE.

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c o p t i o n s p o u r assurer la propriété, et des prescription pour tempérer

la servitude et faciliter les affranchis­

sements, avec des retours de c r u a u t é ,

des inconsé­

quences, des lenteurs, dont on voudrait r e n d r e l'Eglise responsable, comme si elle avait en tout t e m p s et en tout pays inspiré tant de monstres ou d'idiots c o u r o n n é s , auxquels elle eut tant de peine à c o m m u n i q u e r s e u l e ­ m e n t u n peu de d o u c e u r ou de raison. On oublie en m ê m e temps qu'à la réforme législative devait correspondre u n e réforme économique des plus compliquées. La substitution m o d e r n e des m a c h i n e s aux b r a s dans quelques i n d u s t r i e s , transformation si p é n i b l e , n'est rien, si on la compare à la substitution du travail salarié au travail servile, aussi bien dans les usages do­ mestiques q u e dans la p r a t i q u e de la c u l t u r e et de la fa­ brication. E n regard de cette vaste et salutaire influence,

on

p e u t citer et on a raison de b l â m e r des décisions p a r t i ­ culières, e m p r e i n t e s de cruauté ou de cupidité, on peut citer et on a raison de flétrir la conduite de prélats in­ dignes, on fait bien de déplorer la coupable indifférence d ' u n grand n o m b r e de papes, d'évêques et de m e m b r e s du clergé, complices ou témoins insensibles, dès les pre­ m i e r s siècles, des coutumes de l e u r temps contraires à la liberté h u m a i n e . Il n e suffit pas de r é p o n d r e que le clergé agissait alors c o m m e tout le monde, car il est de son devoir d'agir mieux que le reste des h o m m e s . Mais il est injuste de n e pas convenir q u e de siècle en siècle, le courant du bien monte, p r é v a u t et l'emporte s u r le courant du m a l . L'Eglise, si sévère

pourtant


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